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saison 2022/ 2023. Avant d’entamer un nouveau marathon théâtral au gré des ses inspirations et curiosités,
Renouant avec une tradition depuis longtemps établie, Lulu ne résiste pas au plaisir de distribuer, bonnets d’âne et médailles aux spectacles «endurés» ou «encensés» de la saison passée. Premier constat affligeant, l’indigence de règle au cœur de nos plus grandes salles du théâtre public: Caracolant en tête, toutes catégories confondues, anéantis par les mises en scène et l’interprétation, LULUS DORT à trois chefs d’œuvre, signés de trois génies «Le Roi Lear», de Shakespeare, mise en scène de Thomas Ostermeier,(Lulu d’octobre 2022) «La mort de Danton», de Georg Buchner, mise en scène de Simon Delétang (Lulu d’avril 2023) et , comble de l’horreur, faisant quitter la salle à Lulu, «Du côté de Guermantes», d’après Marcel Proust, mise en scène de Christophe Honoré.(Lulu de juin 2023). Ces trois chefs d’œuvre de trois génies, tous à l’affiche de la Salle Richelieu de la Comédie Française. Un comble. Consternant. A l’opposé d’un simple mouvement d’humeur, ici l’expression d’une authentique et sincère révolte face à la trahison, au saccage, à l’assassinat d’auteurs sublimes. Suit, à l’Odéon, un véritable pensum dont on attendait beaucoup : «Jours de Joie» d’Arne Lygre, cependant bon auteur depuis toujours défendu par Stéphane Braunschweig qui signe ici la mise en scène. (Lulu d’octobre 2022) Autre dénonciation virulente, LULU DORT bien mérité pour encore un chef d’oeuvre abîmé, dénaturé, racoleur : l’Orage d’Alexandre Ostroski, mis en scène par Denis Podalydès aux Bouffes du Nord. (Lulu de janvier 2023). Regrettons en passant la cuisante déception pour «Room», dernier spectacle de James Thierrée , au Théâtre du Châtelet. Pire qu’une panne sèche d’inspiration, un constat désolant pour cet artiste singulier, à nul autre pareil dans ses précédentes performances. Son nouveau rôle de crooner ne lui va décidément pas. Il eut mieux valu qu’il s’arrêtat au lieu de donner cette image flétrie. «A la vie à la mort», de Gilles Gaston Dreyfus au Théâtre du Rond-Point et «Sur la têt des enfants» de Salomé Lelouch, méritent également des LULU DORT pour leur pénible et absolue vacuité. De durs moments heureusement compensés par d’autres: bonheur, émotions, découvertes, n’ont pas manqué de susciter notre enthousiasme durant la saison. Ire apaisée, place aux LULUS D’OR En premier lieu, de loin le MEILLEUR spectacle de l’année, scandaleusement oublié des Molières, «Le Menteur» de Corneille mis en scène par Marion Bierry au Théâtre de Poche. (Lulu de novembre 2023) Voilà une représentation si réussie, si aboutie, si pleine de trouvailles ravissantes, et dans laquelle Marion Bierry sert, au sens noble du terme, Corneille, ce grand classique trop peu monté. La légèreté, le rythme, le plaisir du jeu qui anime chacun des interprètes, pétillants de jeunesse et d’esprit, a séduit sans réserve, à l’image de Lulu, de très nombreux spectateurs Réunir avec une telle unanimité le public réconforte. Autre soirée marquante, LULU d’OR La Campagne de Martin Crimp avec Juliette Carré et Yannick Choirat, mise en scène de Sylvain Maurice vu au Théâtre du Rond Point et repris à La Scala (Lulu de janvier2023). Ici encore, grande qualité d’un texte inquiétant, troublant, dérangeant, signé de cet auteur déjà apprécié de LULU servi au sommet par Isabelle Carré, ravissante, subtile, tout en finesse, entourée de ses partenaires dans une mise en scène intelligente et efficace. Une soirée marquante, du très bon «Théâtre». Séduite encore par le «Journal d’une Femme de Chambre» d’Octave Mirbeau, avec la jeune et pétulante Lisa Martin, une révélation, dirigée pas Nicolas Briançon qui ne s’est pas fourvoyé. Vu à La Huchette, repris au Théâtre de Poche, un LULU d’OR lui est décerné, comme à la pièce de Jean Pierre Notte, «Mauvaise petite fille blonde» drame grinçant fabuleusement interprété par un garçon de grand talent Antonio Interlandi, programmé au Studio Hébertot et qui aurait bien mérité un public plus nombreux. Autre ovni théâtral sidérant d’inventivité et d’humour, de poésie, «L’Homme en plein vent» de et avec Pierre Meunier et Hervé Pierre au Théâtre Bastille ( Lulu de mai 2023) Défiant les lois de la pesanteur, un spectacle qui vous «transporte»vers son LULU d’OR. Une dernière mention spéciale à Christian Benedetti pour «Guerre» de Lars Loren dans son théâtre studio d’Alfortville. Toute l’horreur et l’âpreté d’un retour de guerre. Terrifiante noirceur, sans concession. Une soirée dont on ne sort pas indemne. Encore de grand théâtre avec une rare économie de moyens. Bilan achevé. Prête pour un nouveau départ, Lulu affûte sa plume et vous donne rendez-vous pour sa nouvelle et treizième saison en vous remerciant de votre fidélité et en souhaitant la bienvenue aux nouveaux abonnés. A très vite. Le Menteur de Corneille, adaptation et mise en scène de Marion Bierry, au Théâtre de Poche22/11/2022 avec Alexandre Bierry, Benjamin Boyer, Brice Hillairet,Anne-Sophie Nallino , Serge Noël, Mathilde Riey. La Perfection
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Juillet 2024
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