Réjouissantes confusions.
Puis le rideau se relève sur les acteurs encore présents sur scène. Les machinistes s’affairent.
Elle, Marie, propose à Jacques, de rejouer la pièce devant la salle supposée «vide»,et prépare le dîner.
Très vite, la conversation se transforme en querelle.
La confusion s’empare du public.
S’agit-il du «jeu» des comédiens?
Assistons-nous à une banale dispute entre mari et femme?
L’arrivée inopinée d’un vieux couple d’amis,
et la proclamation de jacques, déclarant, péremptoire «Je suis mort».
ajoutant au trouble,donneront lieu, contre toute logique, à des échanges fort animés entre les interlocuteurs.
«Tu es mort de quoi?» s’enquiert Marie, intéressée
«Laisse parler les morts» ordonne Anne veillant à l’équité de la conversation.
Émaillée de réflexions relevant de thèmes plus profonds, énoncés par le «défunt»
«Ce que je veux dire c’est que c’est nous qui inventons notre propre réalité» ou encore: «Le passé n’existe que dans le présent»
L’intrigue nous mène à des nadirs d’absurdités et de loufoquerie,
et parvient ainsi à dépasser le simple registre boulevardier.
Allègre, espiègle, la pièce de Stéphane de Groodt enchaîne les dialogues d’une fantaisie débridée.
Les réflexions autour des mets servis, du choix de la musique de l’enterrement, le rapide travestissement de Jacques dans la robe de Marie, décrivent avec jubilation les situations les plus saugrenues.
L’arrivée d’un machiniste excédé mettra un terme à cette intrigue ubuesque.
«On aimerait bien rentrer chez nous. Vous allez dégager le plateau et demain on recommencera».
Jolie définition qui, avec ce retour à la réalité, verra se réconcilier nos époux, et célébrer le théâtre dans les dernières répliques entre Marie et Jacques enfin réconciliés:
«Pourquoi accepter de jouer?»
«Par amour»
Irrésistible dans sa pièce, Stéphane de Groodt se révèle fine plume du théâtre de divertissement.
Constance Dollé, Marie, est bien cette épouse au bord de la crise de nerfs,
Bérangère McNeese, une bécassine au rôle en or.
Seul Eric Elmosnino pourrait mieux faire. Il possède les qualités pour se montrer plus lunaire encore, complètement dépassé.
Généralement réticente,
Lulu a apprécié cette soirée pétillante,
Dénuée de toute vulgarité,
Elle nous apporte une véritable note de fraîcheur bienvenue.