Désespérément Creux.
Cuisante déconvenue après deux précédents spectacles enthousiasmants du Rond-Point: Pénélope de Jean-Claude Galotta( chronique du 20 janvier) et La campagne de Martin Crimp avec Isabelle Carré (chronique du 15janvier).
La pièce de Gilles-Gaston Dreyfus réunis trois amis, à la sortie d’un cimetière de campagne. Hélène vient d’y enterrer son père entourée de ses deux vieux copains de toujours, Joseph et Paul.
Tous trois sont à la charnière de leur vie, plus ou moins ratée, chacun traînant ses fantômes et ses regrets. Ils se connaissent depuis trente ans, ils n’ont rien à se cacher. Leurs pas les mèneront jusqu’à la maison d’Hélène pour y partager le dîner cuisiné par l’hôtesse.
Passé le comique de quelques répliques grinçantes du début au sujet de la place restant dans le caveau ou des manifestations de réconfort réciproque,
Se définissant tel un hymne à l’amitié,
le texte, ni construit, ni dirigé, se résume à la juxtaposition de souvenirs, pimentés de quelques notes salaces, évoquant les obsessions et les confidences des protagonistes sans jamais présenter le moindre intérêt, ni susciter l’amorce d’une émotion.
Volontairement pataude, Anne Benoît, Hélène, corpulence généreuse et cheveux longs retenus par une barrette, inutilement électrique Stéphane de Groodt, Paul, et jeu appuyé, Gilles Gaston Dreyfus, Joseph, forment cette distribution sans esprit.
Réservant son indignation aux chefs-d’œuvre «abîmés»,
Lulu fustige des créations aussi décevantes.