Nouvel opus jubilatoire.
Cela débute dans la quasi obscurité, par des chuchotements.
A jardin, quelques tables recouvertes de nappes blanches, à cour, un gros percolateur, sur le devant du plateau, les pieds de rubans élastiques servant de «barrière» pour contenir les files d’attente.
Nous sommes à l’aéroport de Rome.
Un homme et une femme se retrouvent par hasard.
Vingt ans plus tôt ils ont mis fin à leur liaison passionnée.
Vont-ils pouvoir la revivre à l’occasion de ces retrouvailles fortuites?
Dans un concentré d’humour et du sens de la dérision seront ici analysées, voire «décortiquées», disséquées la passion amoureuse, fatale impasse de l’amour, et l’évolution de la société, morne répétition des précédentes décennies.
Dans un prodigieux exercice d’interprétation Natali Broods et Peter Van den Eede vont commencer par l’évocation de leurs souvenirs.
Lui troublé, toujours conciliant, réservé, tout à sa «divine surprise».
Elle, à son écoute, enjôleuse, tout sourire, plutôt provocatrice dans ses évocations.
Début d’échanges tendres, badins.
Progressivement les confidences échangées évolueront.
Un troisième personnage silencieux assis en fond de plateau prendra vie. Il se révélera être le mari de Nathalie. Complice et témoin pervers de ces retrouvailles.
Ainsi la tonalité des dialogues devient plus politique, plus agressive, plus revendicative.
Nathalie s’affirme face à Peter. Elle s’enorgueillit de son rôle d’ actrice et de politicienne assumée à droite.
Sa justification surprend: Etre restée «invisible» par la volonté de Peter, son refus d’afficher au grand jour leur amour.
Un revirement magnifique et troublant viendra conclure cette intrigue.
Je ne le dévoilerai pas, comme je vous laisse au plaisir délectable de découvrir et savourer pleinement la teneur de ces dialogues.
Tour à tour absurdes dans leur logique implacable, ironiques et acides dans leur évocation de tous les faux-semblants de notre monde, touchants dans leur sincérité, inattendus dans les raisonnements démonstratifs suivants le déroulement de l’intense progression de «l’intrigue»,
Qu’il s’agisse de Facebook, de la fabrication de vrais faux sacs Vuitton, des feuilletons devenus «séries», des espoirs d’un recommencement impossible, d’un déshabillage de Nathalie par le seul regard de Peter, ou du dialogue final entre l’époux et Peter, sans oublier le formidable slow- bagarreur dansé par les deux amants, tout subjugue et enchante.
Ces Flamands sont des «maîtres».
Courez volez au Bastille.