Intellectuel de boulevard ?
Boulevard intellectuel ?
Une formule économique pour la production, une base pour l’intrigue et les mots d’auteur, une opportunité pour les performances d’acteurs.
La recette fait florès cette saison.
Déclinée avec talent, Lulu a apprécié l’efficacité du «Mystère Sunny» avec Nicolas Briançon et Patrick Chesnais joué dans ce même théâtre (Lulu de septembre 2023) ou la finesse de «La Note», aux Bouffes Parisiens avec aussi François Berléand et Sophie Marceau ( chronique d’octobre 2023).
«Freud et la femme de chambre» veut nous faire la démonstration, sur le ton de la légèreté, de la révélation à lui-même du célèbre thérapeute, le «Libérateur» des souffrances de ses patients.
Opposition de l’ignorance, de la superstition, de la religiosité, face au savoir, à la connaissance, l’athéisme qui aboutira à «l’inattendu»: un retournement complet de la situation. L’analyste analysant deviendra l’analysé, la soubrette effrontée, sans éducation, la «guérisseuse» compatissante.
Ici tout est toc, téléphoné, fabriqué.
François Berléand, faux Père Noël à barbe blanche, soudain ennuyeux manque visiblement d’inspiration. Nassima Benchicou, choisie sur audition pour premier rôle, déjà tristement conventionnelle, surjoue la soubrette effrontée, la ravissante idiote, innocente salvatrice d’un vieil homme brisé.
Lulu souvent déplore la diction approximative des interprètes.
Ici l’élocution est parfaite.
On en vient à le regretter, pas une réplique ne nous aura échappé.
Psychanalyse de pacotille.
Psychologie de comptoir résonnent de leur affligeante vacuité.
Lulu a souffert.
Si parfois fusent quelques rires,
Pas d’ovation du public, des applaudissements.