Pourquoi attendre d’avoir 102 ans pour évoquer les souvenirs d’une existence dont les débuts semblent d’une banalité confondante?:
Enfance dans «Une famille allemande normale», aux revenus modestes,
Jeunesse mue par la volonté de devenir secrétaire pour échapper au carcan paternel,
Postes successifs dans des entreprises de plus en plus importantes, jusqu’à l’accession à la Maison de la Radio Allemande.
Arrivent les bouleversements radicaux provoqués par la montée du nazisme.
Pour Madame Pomsel, ce sera une apothéose : son affectation au bureau personnel de Goebbels.
Et nous voilà plongés dans l’incompréhension, la perplexité, l’indignation, l’indulgence, mais oui, ou l’incrédulité, à l’écoute des réflexions et commentaires de la Pomsel
Réactions contradictoires, me direz-vous:
But affiché par Christopher Hampton.
L’auteur de parfaits dialogues pour « les Liaisons Dangereuses» adaptés de Choderlos de Laclos, film de Stephen Frears,
Déroute le spectateur.
Je ne dévoilerai rien de la suite du récit.
L’ambiguïté, la compromission planent.
Le jugement s’avère difficile à établir.
Judith Magre, toujours parfaite, incarne sobrement ce personnage «apparemment» sans relief.
Présence délibérément en retrait pour souligner l’insignifiance perverse de Pomsel, ses intonations inimitables, ses modulations de rythme, son élocution impeccable, captivent.
Il règne dans la salle une rare concentration.
La reprise du spectacle couronne son succès.