Voilà ce que nous propose Dominique Pitoiset, après son étonnant " Cyrano" pour conclure son triptyque américain par une pièce contemporaine( après " qui a peur de Virginia Woolf " et " Mort d'un commis voyageur " ).
Après la soudaine et inexplicable disparition de leur père, la famille toute entière se réunit autour de la mère malade, dans la maison familiale, lieu de rencontre de toutes les générations.
Ces retrouvailles donneront lieu à une série de règlements de comptes.
De la soeur sacrifiée restée auprès de ses vieux parents qui rêve de partir enfin vivre un grand amour, à celle dont le mari veut la quitter pour une jeunesse, impuissante face à son enfant adolescente déjà sérieusement " accro ", sans oublier la dernière qui s' imagine aveuglée avoir enfin trouvé l'homme de sa vie, une ordure en vérité, ou encore la tante mal mariée méprisant son fils unique jusqu'à l'employée indienne muette et efficace, la galerie de portraits n'échappe à aucun des stéréotypes d'une affligeante médiocrité, fidèle reflet d' une indigente banalité.
Le jeu des comédiennes ne nous épargne pas davantage le style premier degré, gesticulant en tous sens, gestes exagérés, bras tordus, et poitrines frappées;
Seule émerge, aussi par sa présence scénique, la figure de la mère, interprétée par Annie Mercier.
Véritable monstresse doublée d'une ogresse, elle dévore et détruit sa progéniture comme elle a anéanti son mari, de fait suicidé dans un motel voisin. Impressionnante corpulence, voix grave et forte ,la comédienne campe magnifiquement ce personnage dévastateur et manipulateur, terrible et redoutable.
Autre figure encore attachant, Charlie Aiken, mari bafoué mais brave homme, interprété par Jean-François Lapalus.
Cette suite de scènes toutes téléphonées et convenues, l'accumulations des pires lieux communs, effacent aussitôt un prologue prometteur.
Ne laissant planer aucun mystère sur l'action, l'immense scénographie de Pitoiset, réaliste et ruineuse, nous dévoile en permanence chacune des pièces de la demeure.
Cette intrigue du niveau d'un mauvais mélodrame assaîsonné d'une sauce piquante frelatée pour corser le propos, l'adaptateur de la pièce, Daniel Loayza n'hésite pas à la comparer aux " Trois soeurs " de Tchékhov et " Festen " de Thomas Viterberg.
Insultes envers d'authentiques créateurs.
Scandaleuses comparaisons.
Flagrante escroquerie.
Devant notre petit écran, la liberté de " couper " à tout moment reste entière.
Piégés comme des rats pendant deux heures trente de représentation sans entracte,
à bout de patience
seules nos méninges auront été éppargnées, pas l'ombre d'un effort ne leur a été demandé.
Je reg
Mais pourquoi alors aller au théâtre?