Unique référence directe avec « La Divine Comédie » elle commence au crépuscule.
Assise à une table, une femme lit le récit de la mort du Père.
Evocation personnelle de l’auteur à celle de son Père, juste disparu lors des répétions.
Puis elle passe derrière le bar, et commence son travail de serveuse.
La rejoignent, un premier personnage, grand, dégingandé, mangeant à même le carton d’énormes parts de pizza, puis un petit gars trapu, en survêtement lui aussi, le visage marqué de traces de coups.
Il s’agit d’habitués du lieu, un lutteur et son manager,
Auxquels se joindront bientôt un orchestre de rock, doux.
Réalisme rigoureux et banalité outrancière caractérisent le spectacle.
Disputes, rivalités, invectives, situations sans issue, incompréhension : le lot des trois personnages.
Des « dialogues » au vocabulaire aussi indigent que répétitif ressortent l’échec de ces vies ratées, d’une quête impossible d’un « ailleurs », de la douleur de la perte, de la présence de la mort.
Marque de fabrique que cultivent volontiers les Américains, le procédé, poussé ici à ses extrémités, n’est pas dépourvu d’un certain pouvoir dérangeant.
La musique lui fait agréablement écho.
Le décor rétrécissant le plateau souligne le sentiment d’enfermement.
Avec l’écartement des cloisons ouvrant sur un vaste espace immaculé noyé de fumées blanches, la barmaid revêtue d’un «étrange » manteau en franges neigeuses, apporte une conclusion en quelques lignes d’envolée lyrique :
… « La lune s’est levée, Elle poursuit son chemin. »
Souvent ces spectacles météores nous ont révélés de véritables découvertes.
Lulu vous en a toujours décrit les bonheurs.
Parrainé par les plus grandes institutions d’Outre-Atlantique, directeur du New-York City Players, invité du Festival d’Automne,
Lulu vous devait de découvrir Richard Maxwell.
Elle va s’empresser de l’oublier.