S’inscrivant dans la droite lignée du « Gobe-Douille » ou des « Diablogues » de Roland Dubillard avec Jacques Gamblin et François Morel repris en octobre 2OO8 au Théâtre du Rond-Point dirigé par l’auteur,
Et des « Exercices de Style » de Raymond Queneau dont le souvenir demeure inoubliable,
Sorte de Bouvard et Pécuchet d’aujourd’hui,
Zulki et Zulku, esprits curieux et observateurs justes sortis de « Musées Haut et Musée Bas »,
Enthousiastes et pénétrés, nous assènent leurs interrogations fondamentales,
Réflexions « intelligentes » échangées à bâtons rompus au cours de conversations amicales, parfois contradictoires mais toujours « enrichissantes ».
Vous l’aurez deviné : l’absurdité règne sans partage dans chacun des sujets évoqués.
Dans le désordre, quelques exemples :
Surprenante, Mona-Lisa a quitté le Louvre pour sourire béatement devant le gros saucisson exposé dans la vitrine d’un traiteur italien,
D’un abord facile, on peut discuter de croquettes pour chats sans gluten avec le Pape que l’on croise régulièrement au rayon aliments pour animaux du supermarché,
Le football serait un divertissement beaucoup moins ennuyeux si le ballon en était exclu.
Dans un décor merveilleusement réussi pour évoquer l’abstraction avec ses panneaux gris perforés posés en quinconce sur le plateau, son « estrade » stylisée d’où nos « Œuvres d’Art » descendent pour prendre vie,
Sous les lumières réglées avec intelligence par Hervé Coudert,
Dans les costumes « clownesques » : nœuds papillon, bottines orange ou violettes, complet veste et pantalons blancs barrés de citron et parme pour l’un, orange et mauve pour l’autre,
Dirigés par l’auteur avec autant de précision que de finesse,
Nos deux amis, ont trouvés leurs interprètes parfaits.
Petit, blondin, frisottés, bouche en cœur, Zulku, Damien Zanoly, échange
Avec son comparse, Zulki, Romain Cottard, haute silhouette à la chevelure acajou opulente, favoris et barbe en collier soigneusement taillés, « gestuelle théâtrale » appuyée.
Les rires fusent ;
Ce spectacle parfaitement réglé
Uniquement composé de sketches qui se suivent,
Légèrement resserré,
Interdirait, en dépit du talent de ses interprètes,
Qu’une pointe d’ennui, subrepticement, ne s’instille sur la fin.
Une réserve qui ne doit pas nous priver de savourer cette salutaire loufoquerie.