Solness à La Colline.
D'une rare intensité.
D'une bouleversante humanité.
Des personnages enfermés chacun dans leur drame, leur tragédie personnelle (et non pas leur névrose comme j'ai pu le lire sous certaine plume autorisée).
les protagonistes sont portés par des comédiens magnifiques, dirigés avec toute la justesse et la profondeur requise par Alain Françon dans de très beau décors de Jacques Gabel.
Après la représentation désastreuse avec Jacques Wéber, on ne peut que saluer avec émotion Wladimir Yordanoff en Solness, personnage tout d'abord odieux mais qui ira pourtant jusqu'à sacrifice sa propre vie.
Adeline d'Herny (de la Comédie Française) lumineuse et éblouissante interprète de Hilde Wangel, est l'inoubliable incarnation d'une jeunesse irrésistible et porteuse de mort à la fois.
Dominique Valadié, l'épouse à jamais brisée par l'incendie de sa maison et la mort de ses jumeaux, illustre parfaitement un incurable mal de vivre.
Quelle noblesse dans ce flot de prétencieux, infatués ou vulgaires, cuistres pénétrés de leur supériorité.
C'est précisément le cas pour "Les Revenants" du même Ibsen mise en scène par Ostermeier, sommité intouchable de la scène germanique, dont je dénonce ici avec vigueur un travail intolérable, un massacre à vous dégoûter à jamais du théâtre.
Passons encore sur le "visuel": les indispensables projections et les tournettes que rien ne justifie.
L'emphase est déjà omniprésente.
Mais entre d'interminables silences, une diction comme suspendue, des gestes comme arrêtés, des attitudes comme mécaniques, des mouvement ou déplacements sans aucun naturel, plus RIEN ne subsiste ni du texte ni de l'auteur.
Ainsi désossée, disséquée, découpée, analysée, scrutée, la pièce d'Ibsen est réduite à de la ..... bouillie pour chats, à moins qu'il ne s'agisse d' une explication de texte pour arriérés mentaux, je vous laisse libres de choisir.
Scandaleux.