Sans saveur
Dans" Du coté de chez Proust " et " À la recherche du temps Charlus" Jacques Seyres nous avait restitué avec d'infinies nuances, une finesse exquise, un comique avéré, l'univers proustien dans toute sa splendeur.
Rendant l'auteur de la "Recherche " à la fois si proche et corrosif, tout son public succombait au charme envoutant du maître de la digression.
Forte de cette expérience délicieuse, j'espérais en une nouvelle " conversion ": celle du culte Guitry .
Le baptême n'aura pas eu lieu.
Arborant une somptueuse veste d'intérieur, le nez chaussé des légendaire lunettes à grosses montures, allant et venant dans l'élégant décor de son bureau ( Pierre-Yves Leprince) accompagné au piano par Françoise Ferrand dissimulée par une lourde portière de velours cramoisi, Jacques Seyres nous livre une " autobiographie par procuration " de la vie de Guitry dont il signe aussi l'adaptation.
Quelques passages savoureux émaillent bien le texte de-ci-delà , comme le récit de sa scolarité avec cette classe de sixième qu'il a redoublé dans dix pensionnats différents jusqu'à l'âge de dix-huit ans.
Quelques saillies pétillantes, quelques " bons mots" percutants nous font inévitablement sourire:" Celui qui craint la mort n'a pas confiance en son avenir "est un de mes préférés.
Attendrissante aussi cette admiration éperdue pour son Père, cette longue brouille causée par une rivalité amoureuse.
Cependant ce récit ne prend pas vie.
Dans le registre tragique,on peut déplorer l'arrestation arbitraire de l'écrivain injustement emprisonné au moment de la libération, mais certes pas bouleversé.
Le chapitre " N'écoutez pas Mesdames " sous couvert de séduction, relève d'une misogynie proverbiale à l'argumentaire dépassé depuis des lunes.
Propos trop souvent complaisants, sujets sans réel intérêt finissent par former une litanie source de lassitude.
Plus fatigué aujourd'hui, Jacques Seyres ne nous donne pas le sentiment de prendre tout le plaisir palpable dans ses précédents spectacles.
Impression regrettable encore soulignée par les chansons fredonnées, les entrechats esquissés, agréments illustratifs superflus.
Guitry évoque " les gens qui ne se voient pas vieillir" C'est bien le cas de ce texte et de ce...spectacle .
Cruelle, je dirai " Pour Pont aux Dames".
Rendant l'auteur de la "Recherche " à la fois si proche et corrosif, tout son public succombait au charme envoutant du maître de la digression.
Forte de cette expérience délicieuse, j'espérais en une nouvelle " conversion ": celle du culte Guitry .
Le baptême n'aura pas eu lieu.
Arborant une somptueuse veste d'intérieur, le nez chaussé des légendaire lunettes à grosses montures, allant et venant dans l'élégant décor de son bureau ( Pierre-Yves Leprince) accompagné au piano par Françoise Ferrand dissimulée par une lourde portière de velours cramoisi, Jacques Seyres nous livre une " autobiographie par procuration " de la vie de Guitry dont il signe aussi l'adaptation.
Quelques passages savoureux émaillent bien le texte de-ci-delà , comme le récit de sa scolarité avec cette classe de sixième qu'il a redoublé dans dix pensionnats différents jusqu'à l'âge de dix-huit ans.
Quelques saillies pétillantes, quelques " bons mots" percutants nous font inévitablement sourire:" Celui qui craint la mort n'a pas confiance en son avenir "est un de mes préférés.
Attendrissante aussi cette admiration éperdue pour son Père, cette longue brouille causée par une rivalité amoureuse.
Cependant ce récit ne prend pas vie.
Dans le registre tragique,on peut déplorer l'arrestation arbitraire de l'écrivain injustement emprisonné au moment de la libération, mais certes pas bouleversé.
Le chapitre " N'écoutez pas Mesdames " sous couvert de séduction, relève d'une misogynie proverbiale à l'argumentaire dépassé depuis des lunes.
Propos trop souvent complaisants, sujets sans réel intérêt finissent par former une litanie source de lassitude.
Plus fatigué aujourd'hui, Jacques Seyres ne nous donne pas le sentiment de prendre tout le plaisir palpable dans ses précédents spectacles.
Impression regrettable encore soulignée par les chansons fredonnées, les entrechats esquissés, agréments illustratifs superflus.
Guitry évoque " les gens qui ne se voient pas vieillir" C'est bien le cas de ce texte et de ce...spectacle .
Cruelle, je dirai " Pour Pont aux Dames".
