Une passion aussi éphémère que dévastatrice.
Une fin dans l'oubli, la solitude, l'indigence.
Voilà réunis les ingrédients parfaits pour un mélo de référence.
Cela donne " Riviera" signé E. Robert-Espalieu.
Myriam Boyer, coupe à la garçonne, bouche vermillon, en blouse et charentaises à la Deschiens, ou chapeau cloche, petite robe noire et vieux renard au tour du cou, est une admirable Fréhel, en proie à ses hallucinations entrecoupées de confessions sans fard, propos directs et conseils de grande chanteuse populaire.
C'est l'interprète pour ces êtres fracassés, au franc parler, mêlant sursaut de vitalité, blessures inguérissables et dérive assumée.
Pour "Je viens d'un pays de neige" et "La vie devant soi" elle reçut deux Molière.
La proximité des personnages est évidente.
Evidente aussi la qualité des auteurs: A. Jolivet et Romain Gary/Emile Ajar.
Montés en 2008 "Les poissons ne meurent pas d'apnée" nous avaient révélés un jeune auteur intéressant.
Si la qualité des interprètes est essentiel pour un auteur, l'inverse l'est tout autant.
Le grand talent de Myriam Boyer ne peut suffire à masquer l'indigence du texte.
Navrant: courrier du coeur ou roman-photos à prétention intellectuelle?
Au milieu d'un public enthousiaste je réserve mes applaudissements à Myriam Boyer.