Rageurs coups de talons, claquement de castagnettes, grands jetés de capes, larges feutres emplumés enfoncés sur l’œil, cliquetis de fers croisés, fleurs écarlates piquées dans les coiffures, ponctuent cette jolie parodie allègrement troussée et joliment enlevée de notre jeune héros romantique, qui ne se prive pas pour autant de caricaturer avec beaucoup d’esprit cette fureur de la mode hispanique sévissant alors.
C’est pleinement consentants que nous nous laisserons aller, charmés par l’entrain et l’évident plaisir manifesté par les comédiens de la Compagnie Abraxas dirigée par Jean-Claude Penchement, cofondateur du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine.
La loi punit de mort qui ose toucher la Reine. Emportée par son cheval emballé, celle-ci est sauvée par un téméraire et noble jeune homme aussitôt disparu pour échapper à la condamnation fatale.
Une succession d’imbroglios suivra, mêlant quiproquos, impostures, intrigues de cour, serments d’amour, duels, rigueur castillane et matamores.
Pastiche du folklore espagnol, histoire abracadabrante, intrigue invraisemblable.
Là réside tout le charme de cette soirée divertissante,
Sous l’œil d’ un régisseur présent sur le plateau, benêt et appliqué, attentif au respect du texte et aux accents qu’il corrige avec zèle, efficace dans le maniement des accessoires et figurant à l’occasion, les autres comédiens, investis dans leurs rôles respectifs, souvent burlesques, se donnent sans ménagement, les homme avec fougue, grandeur ou forfanterie, les dames avec noblesse ou rouerie.
Alors pourquoi résister à cette « Comédie de cape et d’épée » de l’auteur du « Capitaine Fracasse » .
Le spectacle a déjà connu une longue suite de succès, il se donne jusqu’au 31 décembre, on peut y conduire toute la famille.