Il m'impressionne;
Et quel sens prémonitoire
C'est incroyable.
"Race", écrite en 2009 traite essentiellement du racisme aux Etats-Unis.
Le sujet: la plainte déposée par une jeune noire, violée dans une chambre d'hôtel par un homme blanc et riche.
Toute ressemblance avec l'actualité récente s'arrête là.
Très grande réussite de l'auteur déjà dans la forme: plutôt classique, mais avec des retournements et des rebondissements si nombreux et si inattendus que la soirée se déroule de surprise en surprise.
Quant au fond, c'est avec un texte dense et percutant que nos personnages (l'accusé, ses deux avocats, leur stagiaire) nous livrent un tableau de la société aussi lucide que dérangeant. Mais cette lucidité salutaire n'en est pas moins souvent hilarante.
Les rôles de chacun sont en perpétuelle évolution.
David Mamet se joue de tous les pièges: ici pas de manichéisme, ni de truc, mais une analyse implacable et un humour décapant qui tiennent notre attention toujours en éveil.
Yvan Attal pour son retour au théâtre signe une interprétation impeccable, d'une très grande présence, aussi sobre qu'efficace. S'il domine indéniablement la distribution, ses partenaires ( Alex Descas, Sara Martins et Thibault de Montalembert) lui donnent la réplique avec beaucoup de justesse.
Pierre Laville, adaptateur et metteur en scène, poursuit avec bonheur sa longue collaboration avec l'auteur.
Voilà une des très rares soirées qui suscite un enthousiasme unanime.
A ne pas manquer.