Elle , première femme chimiste diplômée d'Allemagne, ne croit qu'à la science au service de l'humanité.
Lui , ambitieux, nationaliste, dénué de tout état d'âme, est "l' inventeur" de l'arme chimique, avec l'utilisation, pour la première fois, de l'ypérite qui fera 18000 victimes dans les tranchées françaises.
Révoltée par l'horreur de cette découverte et de son usage, le soir de la fête organisée pour " célébrer l'évènement", une scène d'explication violente opposera les deux époux.
Anna, qui a déjà, sacrifié sa carrière pour Fritz, ira jusqu'au bout de son désespoir.
Face aux inébranlables convictions de son mari, persuadé de l'importance de son rôle dans la guerre, sourd, voire hostile aux démonstrations de sa femme qui tente vainement de lui faire prendre conscience de ce dévoiement intolérable de la science,elle mettra fin à ses jours le soir même.
Peu d'histoires véridiques renferment une telle dimension de tragédie. Si l'on sait encore que Fritz Haber , juif converti, sera aussi à l'origine du zyklon B, on mesure l'ampleur du drame contenu dans ces biographies véritablement hors du commun .
Travail de bon élève appliqué, Claude Cohen ne dépasse jamais le niveau de la pièce scolaire, plate et conventionnelle à souhait.
Les enjeux méritaient une écriture avec un autre relief, une résonnance plus profonde.
Le théâtre ne peut se satisfaire, quand il traite pareilles tragédies, d'exposés linéaires.
Dépourvu du "style" qui fait l'auteur, donne vie aux personnages, et suscite l'émotion du spectateur, le spectacle n'est pas mieux servi par des interprètes bien falots.
Seul le décor de Caroline Mexme , avec sa table soigneusement dressée, son chariot à liqueurs, son téléphone à manivelle,rend parfaitement la cadre le cet intérieur bourgeois et cossu où rien ne rappelle la guerre, hormis la capote militaire accrochée au portemanteau. L' utilisation de l'espace de la petite salle est aussi astucieuse, le lieu existe bien, lui.
Prolongé, ce spectacle a rencontré l'adhésion du public.
Je lui reconnait un mérite: son intérêt pédagogique, façon éducation nationale.
"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" comme le résumait déjà Montaigne
"Sciences sans conscience n'est que ruine de l'âme".
Il n'est jamais inutile de le