Très pénible.
A la définition de « Théâtre de Boulevard » Barillet et Grédy préféraient le qualificatif « Théâtre de divertissement ».
L’indissociable « duo », « condamné à faire rire » depuis 1950 avec « Le Don d’Adèle » jusqu’aux reprises de ces dernières années, n’a jamais revendiqué d’autres prétentions.
Ils ont fait les beaux soirs d’un public fidèle à un théâtre de convention, toujours ravi de s’esclaffer aux bons mots servis par de légendaires interprètes, telle la pétillante, sémillante, malicieuse Sophie Desmarets, créatrice, complice et inspiratrice de certains rôles, tels
« Fleurs de Cactus » (Je n’ai pu assister à cette reprise avec Catherine Frot, je connais la comédienne « moliérisée », son talent immense, sa fantaisie délicieuse)
Et « Peau de vache ».
La douceur, l’échange, la conciliation, la pondération, la tolérance, Marion ne connait pas.
Elle décide, juge, tranche, assène, régit, statue.
Directe, sans aucun ménagement ni le moindre égard pour quiconque,
Elle dirige entièrement la vie de son mari, violoncelliste célèbre mais accommodant, est brouillée avec sa fille, entretient des relations exécrables avec ses voisins.
Tous la craignent,
Rien ne l’atteint
Jusqu’au jour où la présence d’une journaliste, jeune femme timide et effacée, qu’elle prend en affection la croyant soumise, viendra semer le trouble dans ce singulier ménage pourtant uni.
Soyons indulgents, oublions Sophie Desmarets.
Rien n’y fera.
Le décor kitch, rappelant les opérettes jouées à Mogador, aux couleurs criardes et effets faciles,
La distribution brillant par sa médiocrité, l’ensemble des interprètes dans l’exagération et l’excès permanent, surjouant jusqu’à l’insupportable,
Fruits d’une mise en scène de Michel Fau, dont la subtilité au troisième degré m’échappe peut-être,
N’épargne pas davantage Chantal Ladesou.
Tempérament factice.
Débit mal contrôlé,
Répliques à moitié ravalées,
Lassante de gesticulations forcées,
La vivacité est précipitation,
L’abattage pesant,
La lourdeur écrasante.
Une charmante comédie ?
Plus même du boulevard,
Du guignol pour adulte attardé.
Nos charmants auteurs ne méritaient pas pareil traitement.
Michel a tout faux.
Lulu, Peau de vache !