Ni de la franche gaudriole.
Pas davantage dans l’allègre paillardise.
Moins encore d’honnêtes gauloiseries.
Pierre Guillois ne fait pas dans la nuance.
Le titre de l’œuvre ne laisse pas planer le doute.
C’est du lourd, du trash, du hard.
Nous voilà dans la nature où niche un charmant pavillon campagnard perdu dans d’épais bosquets au bord d’une marre.
Arbres et plantes de plastique, bicoque vermoulue, Audrey Vuong a planté son décor dans le plus pur style Deschiens.
Propice aux effusions, sous l’influence conjuguée de la chaleur estivale et de brulants désirs charnels,
Ce cadre suscitera chez chacun des membres de la famille réunie pour l’occasion,
Les situations les plus insolites,
D’étonnants ébats,
De surprenantes conversations.
Au coin du bois, le Père dans la force de l’âge, enc… sans ménagement le fils,
Dans l’obscurité de la nuit, perdu dans la forêt,
Confondant Belle-Maman avec Grand-Mère, le fils sodomise l’aïeule,
Assise sur le trône, tout en téléphonant, Belle-Maman, se donne visiblement du plaisir avec le manche du balais des toilettes, (ravissantes, entourée de verdure),
Reniflant de suspectes odeurs fécales,
Belle-Maman se scandalise de retrouver son godemichet égaré dans la chambre de sa belle-Fille.
Si on ne fait pas dans la dentelle,
Si l’imagination n’est pas toujours au rendez-vous,
Si le trait parait souvent délibérément outré,
La présence de Jean-Paul Muel, déjà complice du « Gros, la Vache et le Mainate »
Nous réserve quelques belles occasions de nous esclaffer.
En travesti, interprète de la Grand-Mère, son comique apporte la note déjantée et cocasse à cet « Opéraporno » joliment défini par l’auteur d’ « Opérette ordurière ».
Pas de rire gras, pas de « peep-show » mais, toujours d’après Guillois, une plongée dans « Les tabous et interdits absolus »
Pour Lulu,
Moins cérébrale,
L’agrément d’une soirée ponctuée de quelque irrépressible fou-rire.