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Old Times d’Harold Pinter au Théâtre de l’Atelier, avec Marianne Denicourt Adèle Haenel et Emmanuel Salinger mise en scène de Benoit Giros.

8/4/2016

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Un Pinter franchouillard
Débuté comme un film fantastique, des images troublantes, morbides sont projetées sur la gaze qui voile le décor : un salon froid, moderne, avec juste un canapé et une banquette de cuir beige très clair, un fauteuil indigo avec sa table basse pour l’indispensable verre et bouteille de whisky.
Assis tous deux,  Deeley, le mari de Kate, lui pose des questions sur son ancienne amie Anna, dont ils attendent la venue.
Pour seuls souvenirs, Kate évoque les «  emprunts » de lingerie intimes dont elle était victime de la part d’Anna, la qualifiant au passage de « voleuse ».
Lui est impatient de la rencontrer « Pour voir à travers elle ».
Jusqu’alors présente dans la pièce, silencieuse, Anna prend soudain la parole.
Volubile, l’opposé de Kate, elle évoque avec feu d’abondantes description  d’une jeunesse débordante d’activités, de sorties, de découvertes culturelles.
 
Commencement d’un fantastique jeu de télescopages,
Chacun des trois protagonistes reprend l’histoire de l’autre,
Chacun des trois l’ayant vécue,
Vue et racontée différemment,
Dans une cascade d’échanges vertigineux, troublants, déroutants, inquiétants,
Parfois égayées  de traits d’un comique aussi absurde que britannique,
Pour finir dans une confusion qui laisse l’homme en sanglots, prostré, perdu, vaincu.
 
Je ne rentrerai pas dans le déroulement de l’intrigue, sachez seulement  qu’il y est beaucoup question de «  L’Homme en sursis », film fameux vu d’eux seuls, de bains interminables sujet d’interrogation sur les soins de séchages, de la Taverne des voyageurs fréquentée par une bande d’idéalistes, de cuisses très appétissantes matées avec concupiscence, du cadavre d’Anna morte sur l’autre lit de leur ancienne chambre,  venant déranger Kate dans ses ébats amoureux.
 
Toutes Histoire confondues :
Un passé commun
Chacun se souvient,
Se raconte,  
Inverse les récits,
Permute les rôles.
Et chacun se perd.

Pareilles partitions exigent des acteurs tout en finesse, en arrière-plan, en mystère, en insinuations, en suggestions.
Adèle Haenel, Anna, par qui tout se disloque irrémédiablement, manque le plus cruellement des trois de cette étrangeté indispensable pour interpréter le grand auteur britannique.
Dans un jeu totalement monocorde, avec toujours  les mêmes attitudes, les mêmes gestes appuyés, les mêmes intonations monocordes répétés, disgracieuse dans sa robe chemisier bleu roi, elle détruit le personnage.
Emmanuel Sallinger est Deeley. Moins maladroit, il nous réserve quelques moments assez comiques bien que totalement dépourvu du moindre charme britannique ce qui prive aussi son personnage d’une dimension essentielle.
Plus inattendue, plus étrange, très belle et distante longtemps, Marianne Denicourt est le seule à donner véritablement sa dimension au personnage de Kate. Seule aussi à dégager sur le plateau la présence d’une comédienne intéressante et singulière.
Insuffisant pour faire oublier la faiblesse d’un spectacle monté très «  franchouillard » au premier degré, réaliste et froid, comme le décor,  par le  metteur en scène Benoit Giros.
​
La diction des comédiens nous ont au moins permis d’entendre un texte dont la force et la beauté s’imposent d’elles-mêmes.
Pour l’interprétation on se souviendra avec délices du «  Monte-plat » vu cet hiver au Poche avec Jacques Boudet et Maxime Lombard ( Lulu du 16 novembre 2015) avec ainsi que  « Dispersion » vu la saison dernière au théâtre de l’Oeuvre, avec Gérard Desarthe et Carole Bouquet ( Lulu du 19 septembre 2014).
Une attente déçue.
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