.Au seuil de l'au- delà.
Elliptique, hermétique voire absconds Jon Fosse ?
Certes " Hiver" avec Nathalie Baye, " à l' Atelier en 2009," Et jamais nous ne serons séparés " avec Ludmilla Michël à l'Œuvre en 2013, " Rêve d'automne " avec Judith Magre à l' Athénée en 2008 et avec Bulle Ogier en 2010 dans la mise en scène de Chéreau, ont pu provoqué perplexités et interrogations.
" Matin et soir" en affirme l'absolu démenti.
Limpide et lumineux, baignant dans une douce mélancolie, tendre et profond ce texte parvient à nous rendre aimable et paisible ce néant auquel nul n'échappera.
Débutant par la venue au monde, souhaitée mais redoutée, de Johannes dans une famille de modestes pêcheurs, nous le retrouvons au soir de sa vie .
Un matin, le vieil homme s'étonne de se réveiller sans ses douleurs, se sentant " tout léger". Dès ce moment, nous le suivrons au long d'une journée comme les autres.
Ainsi se déroulera doucement le film de sa vie.
Devenu pêcheur à son tour, après une vie de dur labeur, nous le verrons croiser son épouse tant aimée trop tôt disparue, son vieux camarade Peter pêcheur lui aussi, mort depuis longtemps.
Oniriques et poétiques, réalistes et lucides, nous nous perdrons dans ses souvenirs. Ces rencontres évoqueront une existence rude et difficile, mais dans laquelle l'amour, l'amitié, la solidarité ne feront jamais défaut.
Cœur simple, personnages authentiques, attachements sincères, plaisirs innocents, problèmes du quotidien, revivent sous nos yeux dans une successions de tableaux où se retrouvent les chers disparus.
Déjouant les pièges du pathos ou du misérabilisme, sans naïveté ni complaisance, Jon Fosse dépeint la mort sans occulter les souffrances dont elle nous accable. Touchant au plus profond de nos cœurs, cette œuvre atteint à l'universel.
En totale osmose avec la pièce, la mise en scène de Jacques Lasalle: intelligente, subtile, imaginative, fourmillant de charmantes trouvailles, et non dénuée d'humour.
Jean-Claude Frissung, Johannes, et Rodolfo Da Souza , Peter le vieux camarade venu le chercher, confèrent une humanité et une présence inoubliables à leurs personnages. Leur talent surpasse de beaucoup celui de bien des " vedettes" encensées..
Julien Bal, Cécile Bouillot, Grétel Delattre et Agnès Galan, interprètent chacun plusieurs rôles et doivent aussi être cités.
Parachevant le spectacle, Catherine Rankl signe la scénographie de toute beauté: panneaux peints, chambre-cabine, cabane de guingois, mini barque, embarcadère minuscule, baignent dans les lumières de Gilles David.
Sommet du théâtre.
Insurpassables moments d'émotion.
Jon Fosse est à votre portée, à vous de vous laisser conduire.
Certes " Hiver" avec Nathalie Baye, " à l' Atelier en 2009," Et jamais nous ne serons séparés " avec Ludmilla Michël à l'Œuvre en 2013, " Rêve d'automne " avec Judith Magre à l' Athénée en 2008 et avec Bulle Ogier en 2010 dans la mise en scène de Chéreau, ont pu provoqué perplexités et interrogations.
" Matin et soir" en affirme l'absolu démenti.
Limpide et lumineux, baignant dans une douce mélancolie, tendre et profond ce texte parvient à nous rendre aimable et paisible ce néant auquel nul n'échappera.
Débutant par la venue au monde, souhaitée mais redoutée, de Johannes dans une famille de modestes pêcheurs, nous le retrouvons au soir de sa vie .
Un matin, le vieil homme s'étonne de se réveiller sans ses douleurs, se sentant " tout léger". Dès ce moment, nous le suivrons au long d'une journée comme les autres.
Ainsi se déroulera doucement le film de sa vie.
Devenu pêcheur à son tour, après une vie de dur labeur, nous le verrons croiser son épouse tant aimée trop tôt disparue, son vieux camarade Peter pêcheur lui aussi, mort depuis longtemps.
Oniriques et poétiques, réalistes et lucides, nous nous perdrons dans ses souvenirs. Ces rencontres évoqueront une existence rude et difficile, mais dans laquelle l'amour, l'amitié, la solidarité ne feront jamais défaut.
Cœur simple, personnages authentiques, attachements sincères, plaisirs innocents, problèmes du quotidien, revivent sous nos yeux dans une successions de tableaux où se retrouvent les chers disparus.
Déjouant les pièges du pathos ou du misérabilisme, sans naïveté ni complaisance, Jon Fosse dépeint la mort sans occulter les souffrances dont elle nous accable. Touchant au plus profond de nos cœurs, cette œuvre atteint à l'universel.
En totale osmose avec la pièce, la mise en scène de Jacques Lasalle: intelligente, subtile, imaginative, fourmillant de charmantes trouvailles, et non dénuée d'humour.
Jean-Claude Frissung, Johannes, et Rodolfo Da Souza , Peter le vieux camarade venu le chercher, confèrent une humanité et une présence inoubliables à leurs personnages. Leur talent surpasse de beaucoup celui de bien des " vedettes" encensées..
Julien Bal, Cécile Bouillot, Grétel Delattre et Agnès Galan, interprètent chacun plusieurs rôles et doivent aussi être cités.
Parachevant le spectacle, Catherine Rankl signe la scénographie de toute beauté: panneaux peints, chambre-cabine, cabane de guingois, mini barque, embarcadère minuscule, baignent dans les lumières de Gilles David.
Sommet du théâtre.
Insurpassables moments d'émotion.
Jon Fosse est à votre portée, à vous de vous laisser conduire.
