Véritable démonstration de virtuosité, récompensée par un Molière du meilleur acteur en 2015, vous l’aurez tous reconnu, André Dussolier qui ne se ménage pas pour nous conter les aventures de Novecento évoquées par un ami trompettiste embarqué sur le même navire.
Une histoire d’enfant abandonné par des migrants sur le piano des premières classes lors de leur traversée vers l’Amérique, adopté par un des musiciens de l’orchestre.
Ayant grandi en mer, prisonnier du paquebot, l’autodidacte se révèle génialement doué pour le piano, nourrissant son art à l’écoute des musiques du monde jouées par des émigrés de tous les horizons.
Un univers forgé sur les flots, un monde qu’il ne peut quitter, terrorisé par la « terre » lors de son unique tentative de débarquement. Un renoncement délibéré, à la conclusion fatale.
Un conte nourri d’expériences rêvées et l’impossibilité d’affronter le réel.
En dépit d’une mise en scène parfaitement réglée dans les décors très réussis de Pierre-François Limbosch éclairés par Laurent Castaingt,
Malgré l’animation apportée par des musiciens de jazz débordants d’entrain,
Et la performance de l’interprète au talent confirmé de longue date,
Le récit d’Alessandro Barricco manque de chair émotions absentes.
Prétexte un peu mince, exercice un peu vain.
Face à un public conquis d’avance,
Au succès remporté par le spectacle depuis sa création,
Les réserves de Lulu vous paraitront insignifiantes, dérisoires.