Pari gagné
La pièce de William Gibson réunissait tous les ingrédients du parfait mélodrame larmoyant :
L’histoire vraie d’Helen Keller, enfant aveugle sourde et muette depuis l’âge de six mois à la suite d’une congestion cérébrale, livrée à elle-même jusqu’à la venue d’Anne Sullivan, institutrice et ultime recours de parents aimants et impuissants face à cette enfant sauvage.
Par sa vivacité, sa justesse de ton, ce récit d’une famille face à l’épreuve, d’une victoire impossible et d’une miraculeuse ouverture à la vie d’un être coupé du monde, se joue de tous les pièges d’une sensiblerie facile pour laisser place à une extraordinaire expérience.
Personnages attachants, problèmes d’éducation, relations familiales parfois conflictuelles se déroulent sous nos yeux et nous touchent par leur authenticité. Leur anachronisme : la fin du dix-neuvième siècle, le lieu de l’action : l’Amérique sudiste vaincue, ne donnent que plus de relief aux enjeux : l’amour inconditionnel des parents de la fillette, sudistes, l’audace, la ténacité, l’intelligence de l’institutrice, nordiste.
Parfaitement homogène, la distribution contribue sans une fausse note à la « véracité » du témoignage : Helen Keller devenue brillante universitaire ayant écrit elle –même son autobiographie « Sourde, aveugle muette, histoire de ma vie ».
Valérie Alane, est une mère aimante, tout en tact et finesse dans sa position délicate face à un mari bon bougre velléitaire et un beau-fils en mal d’affection paternel.
Pierre Val est Le Capitaine, mari et père faible au verbe haut, mais au coeur tendre,
Le jeune Julien Crampon ne manque pas de présence ni de charme dans son rôle d’adolescent provocateur, en mal de reconnaissance,
Marie-Christine Robert, tante Eve, est parfaite en « commère » sotte et péremptoire,
Stéphanie Hédin dégage toute l’obstination et la volonté nécessaire pour parvenir à « dompter » et faire prendre conscience à Helen et convaincre son entourage de sa possible « ouverture à la vie »,
Enfin, Clara Brice est une bouleversante enfant sauvage, petit animal se débattant avec rage avant de comprendre le « miracle » des mots.
Rien de révolutionnaire dans la pièce de William Gibson .
Servi avec talent et sans emphase,
Simplement un beau récit de courage et d’affection,
Un des plaisirs du théâtre.
L’histoire vraie d’Helen Keller, enfant aveugle sourde et muette depuis l’âge de six mois à la suite d’une congestion cérébrale, livrée à elle-même jusqu’à la venue d’Anne Sullivan, institutrice et ultime recours de parents aimants et impuissants face à cette enfant sauvage.
Par sa vivacité, sa justesse de ton, ce récit d’une famille face à l’épreuve, d’une victoire impossible et d’une miraculeuse ouverture à la vie d’un être coupé du monde, se joue de tous les pièges d’une sensiblerie facile pour laisser place à une extraordinaire expérience.
Personnages attachants, problèmes d’éducation, relations familiales parfois conflictuelles se déroulent sous nos yeux et nous touchent par leur authenticité. Leur anachronisme : la fin du dix-neuvième siècle, le lieu de l’action : l’Amérique sudiste vaincue, ne donnent que plus de relief aux enjeux : l’amour inconditionnel des parents de la fillette, sudistes, l’audace, la ténacité, l’intelligence de l’institutrice, nordiste.
Parfaitement homogène, la distribution contribue sans une fausse note à la « véracité » du témoignage : Helen Keller devenue brillante universitaire ayant écrit elle –même son autobiographie « Sourde, aveugle muette, histoire de ma vie ».
Valérie Alane, est une mère aimante, tout en tact et finesse dans sa position délicate face à un mari bon bougre velléitaire et un beau-fils en mal d’affection paternel.
Pierre Val est Le Capitaine, mari et père faible au verbe haut, mais au coeur tendre,
Le jeune Julien Crampon ne manque pas de présence ni de charme dans son rôle d’adolescent provocateur, en mal de reconnaissance,
Marie-Christine Robert, tante Eve, est parfaite en « commère » sotte et péremptoire,
Stéphanie Hédin dégage toute l’obstination et la volonté nécessaire pour parvenir à « dompter » et faire prendre conscience à Helen et convaincre son entourage de sa possible « ouverture à la vie »,
Enfin, Clara Brice est une bouleversante enfant sauvage, petit animal se débattant avec rage avant de comprendre le « miracle » des mots.
Rien de révolutionnaire dans la pièce de William Gibson .
Servi avec talent et sans emphase,
Simplement un beau récit de courage et d’affection,
Un des plaisirs du théâtre.
