Une audace qui pouvait rendre perplexe, friser la faute de gout, laisser craindre la vulgaire pochade.
N’allez pas croire pour autant que la pièce recèle quelque arrière -plan métaphysique,
Construite autour d’un thème souvent évoqué par les plus grands auteurs : le Mensonge,
La comédie n’aspire qu’au divertissement.
« Empêché » d’assister au mariage de son meilleur ami Fred, dont il est aussi le témoin, Edouard pris de court, invente un « énorme » mensonge pour justifier son injustifiable absence, déclenchant les catastrophes en cascades.
Engrenage infernal qui n’épargnera aucun des protagonistes,
Le mensonge, méprisé er dénoncé par tous, demeurera l’unique recours pour sauver d’intenables situations que son usage a lui-même provoquées.
Disons-le sans ambages, la réussite de la soirée repose essentiellement sur « tandem » Daniel Russo-Laurent Gamelon.
Félicitons Jean-Luc Moreau de les avoir réunis.
Daniel Russo prend un évident plaisir à sa partition. Il confère à son personnage ses couleurs et sa présence, galopin maladroit et pataud, inquiet, paniqué, avec ce qu’il faut de lâcheté masculine, comique toujours.
A ses côtés, bon géant, force de la nature, voix de stentor, cœur sur la main, mais réactions parfois brutales, Laurent Gamelon nous campe son personnage avec une authenticité toute bucheronne qui fait mouche à tout coup.
Dans le beau décor d’intérieur moderne avec son fond de plateau concave et lumineux, en pavés de verre de Jean-Michel Adam, nos deux compères s’embourbent, se débattent, s’enfoncent désespérément face à la gent féminine : l’épouse, l’assistante et la fiancée forment le trio responsable de toutes leurs avanies.
Après avoir enduré « Peau de Vache »
Pourquoi jouer l’esprit chagrin ?
Lulu apprécie volontiers une soirée distrayante :
« Mariage et Chatiment » en est l’exemple,
Alors rions sans prétentions.