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Lulus d’Or  et Lulus Dort Saison 2016-2017.

19/9/2017

2 Commentaires

 
Les trois coups ont retenti pour cette nouvelle saison théâtrale.
Retardée mais pas oubliée Lulu vous livre sa traditionnelle distribution des récompenses et mauvais points pour la saison passée :
Fruit de l’éclectisme de Lulu, de sa présence à une soixantaine de spectacles,
Un palmarès affranchi de toute contrainte, établi sans complaisance ni favoritisme…
Evènement marquant, Révélation de la saison : le jeune metteur en scène australien Simon Stone avec les comédiens du Toneelgroep ( si souvent célébrés par Lulu) pour Medea d’après Euripide à l’Odéon. Une « relecture » contemporaine pour une fois pleinement justifiée qui porte la tragédie au niveau de l’incandescence.
Une fois de plus les belges ont fait notre bonheur  dans l’hilarité, la loufoquerie, un sens de la dérision absolu :
Lulu d’Or au Raoul Collectif pour «  Rumeurs et Petits jours » et à la version d’«Art » de Yasmina Reza par les inénarrables TG Stan, deux spectacles du Théâtre Bastille.

Saluons un exploit : fait exceptionnel, un Botho Strauss, auteur indigeste s’il en est, soudain fascinant :
Lulu d’Or pour « Le Temps et la Chambre » mis en scène par Alain Françon, avec entre autres, Dominique Valadié, Jacques Weber, Wladimir Yordanoff, à La Colline.
Au chapitre « Comédies » Lulus d’Or pour

La critique des prix littéraires dans  « Vient de Paraitre » d’Edouard Bourdet, intelligemment mis en scène par Jean Paul Tribout, est la parfaite illustration d’un théâtre de divertissement de grande qualité et de l’esprit français au sens noble du terme, « Le Petit Maître Corrigé » de Marivaux, mis en scène par Clément Hervieu-Leger, où se distingue  le couple Adeline d’Hermy-Christophe Montenez (la fraicheur incarnée)  donne à voir le meilleur du «  Français » dans cette comédie de jeunesse de l’auteur des « intermittences du cœur ».

Lulu d’Or aussi, dans le registre du cynisme et de la cruauté toute britannique,  pour « La Version Browning » de Terence Rattingan mise en scène de Patrick Kerbrat  avec Marie Brunel et Jean-Pierre Bouvier, au Théâtre de Poche.

Une mention spéciale
la version d’ « Ubu » d’après Alfred Jarry d’Olivier Martin Salvan aux Bouffes du Nord, qui fait preuve d’une imagination débridée, déploie une  énergie décoiffante.
Saluons d’un énième Lulu d’Or Judith Magre qui m’a réconciliée avec le théâtre de Margueritte Duras dans «  L’Amante Anglaise » au Lucernaire.
A Catherine Hiegel, étonnante dans « Votre Maman » de Jean-Claude Grumberg à l’Atelier.
Et la découverte d’une grande actrice belge, Jacqueline Bir dans une pièce très émouvante, «  Conversation avec ma Mère » de l’argentin Santiago Carlos Ovès mis en scène par Pietro Pizzuti à La Pépinière Théâtre.

Côté Messieurs,
Passant à Paris, tel un météore, Lulu n’a pas manqué le très grand Toni Servillo dans «  Elvira » de Louis Jouvet à l’Athénée-Louis Jouvet: merveilleuse leçon de théâtre dans le théâtre auquel revient tout naturellement un Lulu d’Or ;
Autre Lulu d’Or à Jean-pierre Bacri pour son interprétation de Chrysale  dans «  Les Femmes Savantes » à La Porte Saint Martin : le mari bafoué, ridiculisé, prend soudain une rare épaisseur face à son gynécée.
Délibérément,  par respect pour Robert Hirsch, je passe sous silence «  Avant de s’Envoler » de Florian Zeller au théâtre de l’œuvre.

Une jeune auteure, Isabelle Jeanbrau, mérite d’être encore citée pour sa belle pièce jouée au Lucernaire  « Le Déni d’Anna » qui traite avec pudeur et un humour féroce du thème délicat de la perte. 

J’allais oublier le dernier Lulu d’Or pour « L’Hitoire du Soldat » de Ramuz et Travinsky avec Claude Aufaure, Licinio da Silva, ravissant  spectacle mis en scène avec poésie et  humour par Stéphan Druet  au Poche

Dans la série fines et gentilles comédies , efficaces, sans vulgarité, citons « Politiquement Correct » écrit et mis en scène par Salomé Lelouch », à La Pépinère  encore, et à l’Hébertot,  « Mariage et Chatiment » mis en scène par Jean-Luc Moreau, spécialiste du genre, avec Daniel Russo, et « C’est Encore Mieux l’Après-Midi » de Ray Clooney, dans la même salle ainsi que «  Pleins Feu » pour Line Renaud merveilleuse en vieille cabotine.

Enfin « Le Cas Martin Piche » de  Jacques Mougenot mis en scène de Hervé Devolder, par eux interprété  au Théâtre Montparnasse.
 
Passons aux pires moments endurés, aux soirées terrifiantes d’ennui, aux auteurs trahis, au supplice de spectateur victime sacrifiée.
Caracolant en tête, toutes catégories confondues, au risque de scandaliser une prétendue «  intelligentsia »,  l’« Hamlet » dans la fange et la boue mis en scène par Thomas Ostermeïer avec Lars Eidenger, flasque, ventripotent, vociférant, éructant au Théâtre des Gémaux. A croire que cette tragédie de Shakespeare est vouée au massacre si on se souvient encore de l’infâme version de Dan Jemmet à la Comédie Française avec Denis Podalydès.
 
Lulu Dort à «  La Ronde » d’Arthur Schnitzler, mise en scène d’Anne Kessler qui anéantit à tous les niveaux l’œuvre de cet immense auteur viennois.

Les plus grands s’égarent :
Lulu Dort à Peter Brook pour «  The Valley of astonishment » avec Kathryn Hunter aux Bouffes du Nord. Aucun des deux ne nous épargne la noyade à travers l’étude des méandres du cerveau.  
Autre Lulu Dort, qui va faire bondir les néophites, à Ivo van Hove, que je m’enorgueillis pourtant d’avoir prôné, célébré, encensé depuis bien années alors que son nom était alors inconnu, pour ses  « Damnés » vus, je le reconnais, uniquement Salle Richelieu. Piègés dans l’outrance, les comédiens surjouent à l’exception de Didier Sandre, et réduisent en «  poussière » cette menace sourde, rampante, glaçante de l’Histoire, le summum étant atteint par la scène de la nuit des longs couteaux, où le ridicule de la video rivalise avec le nu triste agrémenté d’un micro collé au sparadrap sur la peau blême de Denys Podalydès.
 
A ces Lulus Dort, il faut absolument joindre :
« La Résistible ascension d’Arturo Ui » mis en scène par Dominique Pitoiset, avec Philippe Torreton aux Gémaux, qui gomme au profit d’une «  modernisation » convenue toute la bouffonnerie tragique de Brecht,
De même, «  Les Bas-Fonds » de Maxime Gorki, encore aux Gémaux, perdent toute humanité dans la mise en scène d’Eric Lacascade, une démonstration dogmatique  transformant les personnages en marionnettes hurlantes et désarticulées,
Sans oublier  «  Le Testament de Marie » de Colm Toïbin avec une Dominique Blanc mise en scène par Deborah Warner, autre évènement attendu, qui s’est révélé dénué de toute émotion, aussi plat qu’inintéressant.
Echec toujours pour sa première mise en scène en tant que directeur de l’Odéon, donc Lulu Dort à Stéphane Braunschweig dans une grande production de « Soudain l’Eté Dernier » de Tennessee Williams. L’Exubérance tropicale d’un décor tropical ruineux et envahissant ne suffit pas à faire oublier les bien pâles interprètes d’un texte touchant mais définitivement daté, verbeux.
Enfin « Le Cas Sneijder » avec Pierre Arditi à l’Atelier n’échappera pas à un dernier Lulu Dort. Malgré ses efforts, le comédien ne parvient pas à faire passer la rampe à l’adaptation du roman : assommant pensum.
 
Par mansuétude, nous arrêterons ici non sans avoir relevé avec une certaine perplexité le chiffre record de cinq Molières  récoltés par l’« Edmond » d’Alexis Michalik, auteur qui n’a pas guère évolué depuis «  Le Porteur d’Histoires », à l’époque une révélation saluée par Lulu.
Le décompte fait, le solde affiché par les Lulus d’Or l’emporte largement sur les Lulus Dort.
Dans sa diversité l’aventure théâtrale continue d’être passionnante.
Amis lecteurs, Lulu ne travaille que pour vous.
Vos réactions sont toujours attendues avec le plus grand intérêt.
2 Commentaires
chambord
19/9/2017 11:42:10 am

Chere Lulu
Aviez vous vu la piece de Jean Marie Besset "Jean Moulin"

Répondre
Anne
21/9/2017 07:24:41 am

Eh bien je suis largement d'accord avec cette sélection (pour ce que j'ai vu), à l'exception du Petit-maître de Marivaux, pour moi soporifique.

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