Rentrée bousculée,
Lulus retardés,
Enfin distribués.
L’esprit libre et les idées claires,
Pour distinguer ou pénaliser
Quelques temps fort de la saison écoulée,
Lulus d’Or et Lulus Dort sont ainsi attribués.
Les LULUS d’OR vont aux :
« Conte d’Hiver » de Shakespeare mis en scène par Duclan Donellan, à Sceaux, qui signe, une fois encore, un spectacle saisissant de puissance et d’émotion (Lulu le Retour, février 2016).
« Le Sonnet 30 » de Shakespeare mis en scène par Tiago Rodrigues au Théâtre Bastille, pour le jeune metteur en scène incarnant le plus juste, généreux, ludique des théâtres d’aujourd’hui (Lulu le retour, Février 2016).
« Vu de Pont » d’Arthur Miller mis en scène par Ivo van Hove aux Ateliers Berthier, pour l’art de métamorphoser en tragédie grecque une pièce dès l’origine démodée.
« 20 000 Lieues sous les Mers » d’après Jules Vernes imaginé et mis en scène par Christian Hecq et Valérie Lesort, avec Christian Hecq au Théâtre du Vieux Colombier (Lulu de décembre 2015) le plus poétique et imaginatif spectacle de théâtre qu’on puisse voir, une « merveille » pour tous.
« Le Poisson belge » de Léonor Confino avec Marc Lavoine et Géraldine Martineau mise en scène de Catherine Schaub à la Pépinière, métaphore originale de douleurs enfouies ( Lulu de septembre 2015) .
Lulus d’Or aussi aux :
« Les Liaisons Dangereuses » de Choderlos de Laclos, mise en scène par Christine Letailleur avec Dominique Blanc, au Théâtre de la Ville (Lulu de mars 2016)
« Qui a peur de Virginia Woolf » d’ Edward Albee mise en scène d’Alain Françon avec Dominique Valadié et Wladimir Yordanoff au Théâtre de l’œuvre,( Lulu de mars 2016)
Spectacles d’excellence.
Lulu tient à distinguer pour leur interprétation remarquable
Jacques Weber dans « La Dernière Bande » de Beckett au théâtre de l’œuvre ( lulu de juin 2016)
Michel Vuillermoz dans « Père » de Strinberg à La Comédie Française ( Lulu de septembre 2015)
Pierre Santini dans « l’Ecole des Femmes » de Molière au Théâtre 14( Lulu de novembre 2015)
Serge Merlin dans « le Réformateur » de Thomas Bernhard au Théâtre de l’œuvre ( Lulu de septembre 2016).
Dirk Roofthooft seul en scène dans« Rouge Décanté » d’après le roman de Jeroen Brouwers adapté et mis en scène par Guy Cassier au Théâtre Bastille ( Lulu de décembre 2015).
Tous d’une rare intensité, d’une déchirante force tragique.
Comme Lulu aime aussi à rire,
« Maris et Femmes » de Woody Allen, au Petit Théâtre de Paris (Lulu de mars 2016)
« Enorme » de Neil Labute avec Charlotte Gaccio (Lulu d’octobre 2015) aussi au Petit Théâtre de Paris,
Qu’elle se laisse volontiers émouvoir par certaines comédies sentimentales,
« Constellation » de Nick Payne avec Marie Gillain et Christophe Paou mis en scène par Marc Paquien au Petit Théâtre de la Porte Saint-Martin (Lulu d’avril 2016).
« Encore une Histoire d’Amour » de Tom Kempinski , mise en scène de Ladislas Chollat avec Elodie Navarre et Thierry Godard au Studio des Champs Elysées (Lulu de mars 2016) ;
Ou Séduire par le charme vénéneux du
« Portrait de Dorian Gray » d’après Oscar Wilde, adapté, mis en scène par Thomas Le Douarec, Arnaud Denis au lucernaire, repris au Studio des Champs Elysées ;
Elle ne s’interdit pas davantage le rêve ou la chanson :
« Un Songe d’une Nuit d’Eté » d’après Shakespeare, mise en scène d’Antoine Herbez au Théâtre 14( Lulu de juin 2016)
« Irma La Douce » de Margueritte Monnot et Robert Breffort, mise en scène de Nicolas Briançon avec Julie Baup, Lorent Deutsch et Nicole Croisille au Théâtre de la Porte Saint-Martin,
Méritent tous une distinction.
Un dernier Lulu d’Or sera attribué pour une « redécouverte » d’importance, sulfureuse et mortifère :
« Splendid’s » de Jean Genet mis en scène par Arthur Nauziciel au Théâtre de la Colline (Lulu de mars 2016).
Cette ultime récompense annonce en toute logique les Lulus Dort.
Caracolant sans partage en tête de liste, vainqueur toutes catégories confondues
«Phèdre(s) » de Wajdi Mouawad, Sarah Kane et J.M.Coetzee mise en scène de Krysztof Warlikowski avec Isabelle Huppert, sommet d’inanités et de prétentions métaphysico-pornographiques (Lulu d’avril 2016)
Talonné par
Britannicus de Racine mise en scène de Stéphane Braunschweig avec Dominique Blanc, mais oui, à la Comédie Française. Impardonnable « assassinat » de notre grand génie classique ( Lulu de juillet 2016)
Suivent ex aequo
« Old Times » de Pinter avec Mariane Denicourt et Adèle Haenel, à l’Atelier, une « trahison » sans appel,
« Rendez-vous gare de l’Est » de Guillaume Vincent au Rond-Point. Le jeune prodige de «La Nuit Tombe » signe l’échec soporifique d’un jeune talent prometteur ( Lulu de juin 2016)
Auxquels s’ajoutent
« Nécessaire et Urgent » d’Annie Zadeck à La Colline ( Lulu de mai 2016) et
« Les Chatouilles » d’André Bescond au Montparnasse (Lulu de décembre 2015)
Pour avoir manqué leur évocation des certaines tragédies : origines cachées pour la première, victime de la pédophilie pour la seconde, exigent d’autres illustrations ;
J’aurais pu y adjoindre « Danser à la Lughnasa » de Brian Friel, mis en scène de Didier Long avec Claire Nebout à l’Atelier. Par respect pour la disparition au même moment du grand auteur irlandais, je m’abstiendrai de dire tout le mal de cette représentation déjà sanctionnée par son échec auprès du public.
La médiocrité d’autres spectacles ayant été dénoncée en leur temps, ils ne justifient plus de nouvelles marques d’intérêt.
Un palmarès avec
Trois fois plus de récompenses que de mauvais points :
Que les sceptiques se persuadent,
Le Théâtre n’a pas fini de nous émouvoir,
Suivez Lulu,
Elle ne souhaite que vous faire partager ses émotions.