Trompé par sa femme et pour ne plus jamais subir pareille humiliation, le sultan épouse chaque soir une jeune vierge qu’il fait décapiter au matin de la nuit de noces.
Schéhérazade, la fille du vizir, tentera par son talent de conteuse de mettre fin à cette hécatombe.
Son subterfuge : retenir par ses histoires l’attention de son sanguinaire époux jusqu’au matin renouvelant ainsi l’exploit durant « Mille et Une Nuits ».
« Arrêter la barbarie à l’aide de la fiction_ à condition, bien sûr de se faire écouter » analyse l’auteur metteur en scène.
Ce récit découvert en France au XVIIIe siècle connut un succès immédiat.
Sa libre adaptation par Guillaume Vincent aboutit au résultat inverse.
Trompeur, le premier tableau est une réussite.
Une atmosphère pesante baigne la salle d’attente éclairée aux néons, décorée de guirlandes ordinaires, où assises sur d’affreux sièges en plastique moulé les mariées noyées sous des flots de tulle, volants, bouillonnés immaculés attendent que retentisse une terrible sonnerie pour franchir la porte à deux battant et gravir l’escalier fatal dont nulle ne redescend..
Ambiance glaçante, sentiment de terreur palpable, la mécanique de la mort est en marche.
Vite dissipée, l’attention fléchit jusqu’à l’assoupissement dans les tableaux suivants.
Ce mélange de conte breton, récits d’exils, de destinées croisées, de retours forcés, rencontres magiques, guerre des sexes, passages grivois, scènes érotiques et d’ajouts personnels comme l’évocation d’un récital d’Oum Kalsoum, s’accumule, se juxtapose, pour ne plus former qu’un indigeste salmigondis, dénué de toute force dramatique.
Joués façon mauvais théâtre de foire avec monstres de grosses peluches, interprétations primaires, démonstrations balourdes, évocations appuyées de notre actualité,
sans jamais nous apporter le piment de l’exotisme, l’éveil de notre curiosité, le charme du merveilleux, les frayeurs de l’enfance,
L’énumération atteint au nadir de la sentencieuse prétention des fats.
Aussitôt récompensé d’un LULU d’OR pour son premier opus, « envoutant » : « La nuit tombe»,( Lulu de janvier 2013),
Guillaume Vincent nous a ensuite déçus avec « Gare de l’Est ».
Que dire maintenant, sinon qu’il nous accable, pis il nous « assomme ».
Les deux heures de la première partie ont eu raison de notre endurance.
L’accablement à son nadir,
Accompagnée de soupirs de regrets, la libération n’a que trop tardé.