Pas une découverte pour Lulu:
Dès mars 2012 «Le Gros, la Vache et le Mainate» suscitait son enthousiasme.
«Pantagruel», en novembre 2013, et «Ubu» en mars 2017 venant le confirmer.
Réunis en duo dans «Les Gros Patinent Bien».
Pierre Guillois et Olivier Martin Salvan n’auront pas déçu notre attente.
Petit, bien en chair, Olivier Martin Salvan, costume trois pièces et nœud papillon,
Long échalas squelettique, Pierre Guillois, maillot de bain, bonnet de bain, chaussettes et chausson de piscine noirs,
Occupent seuls la scène.
A l’aide de simples cartons ils vont nous entraîner dans une folle odyssée.
Assis sur une boite de ...carton, le premier s’exprimera dans un anglais incompréhensible,
S’agitant en tous sens, manipulant une incroyable collection de cartons tour à tour légendes, décors, costumes,
Le second pourra aussi lui donner la réplique, mais ne s’exprimera qu’en d’inintelligibles patois.
Débute un voyage délirant:
Parti du Grand Nord, à la recherche d’un amour impossible, notre héros immobile va être emporté à travers le monde.
Le périple le confrontera aux pires dangers comme aux rencontres les plus improbables,
Prétextes pour nos deux complices à une succession des tableaux où rivalisent loufoquerie, imagination débridée et maîtrise d’une technique à la précision d’horloger.
Sortis de derrière le plateau, accrochés à un portant, déroulés au sol, agités dans l’air, tenus à bout de bras, revêtus en costumes de scènes, utilisés en accessoires, d’innombrables cartons seront les acteurs à part entière de ce spectacle aussi singulier qu’humoristique.
Une Sirène, dressée sur le dos, agite frénétiquement sa queue de papier, son bracelet de coquillage et sa chevelure filasse; une bretonne, surmontée de sa coiffe bigoudine change en accélérant les panneaux «éclaircies, crachin»; l’apparition d’un joueur de cornemuse en kilt, vite liquidé; d’un véliplanchiste salvateur, cache-sexe à bretelle, planche et bonnet rose fluo, composent quelques -uns des personnages inénarrables, interprétés par Pierre Guillois, sans oublier son apparition, éventail déployé au sommet du crâne, en vendeuse de souvenirs espagnols, ou en mouette rieuse déféquant sur la tête de notre héros.
Olivier Martin Salvan, casque d’aviateur aux oreillettes pendantes, sera abattu aux commandes de son avion. Il dérivera dans les flots, lieu de rencontre de la sirène, sera sauvé par un navire, traversera de nombreux pays que je vous laisse découvrir, chaussé de patins à glace, à bord d’un ferry, sur son vélo ou à dos de mule, il accomplira un véritable périple… de carton jusqu’à sombrer dans la pénombre des abysses entouré d’animaux phosphorescents.
A un rythme endiablé, sans faiblir, toujours inventifs, nos compères nous transportent de découvertes en découvertes à l’hilarité générale.
Le comique de carton, comique de cartoon, a trouvé ses maîtres.
Saluons leur performance,
Assurés d’une traversée dans la joie,
Embarquez sans plus tarder.