Les tg STAN les ont rejoints.
Ces flamands viennent de nous donne leur version, et en français s'il vous plait, des Estivants de Gorki dans le cadre du Festival d'automne, et c'est absolument formidable, drôle et touchant à la fois.
Dès l'entrée dans la salle, Damiaan de Schrijver, géant jovial, surveille le placement des spectateurs, calé dans la coque de sa chaise en plastique moulé, au milieu d'un désordre absolu, mêlant sièges dépareillés, cordages retenant un gros rideau enroulé, fils pendant des cintres dont l'un se termine par une sonnette électrique stridente; quelques gros projecteurs finissent d'éclairer la scène.
Et notre troupe, à l'ineffable accent belge parvient avec une santé et une vigueur confondante et toute flamande, à restituer la profondeur et les tourments de l'âme slave.
Quelle réussite, car chacun des personnages devient si proche, si vivant; ses interrogations et ses doutes, si authentiques, que l'on est véritablement happé deux heures trente durant par ce spectacle haut en couleurs et confondant d'humanité.
En trois tableaux impeccablement rythmés, tous les destins se scellent à jamais.
Présentation des protagonistes dans le premier.
Dans le second, au cours d'un picnic d'anthologie, aussi pathétique que comique, confidences et déclarations d'amour s'échangent, déceptions et espoirs s'avouent.
Le troisième réuni une dernière fois nos estivants au complet autour d'une table pour festoyer.
Le repas se terminera par un constat d'échec généralisé de vie ratée, d'illusions perdues, de révoltes avortées. Resté seul à table Basov, abandonné de tous, se refuse à voir la réalité: "j'ai envie d'un verre de vin" se console-t-il avec gourmandise.
Bouleversant et comique au plus haut point.
Débarrassé de son côté didactique, le texte de Gorki se recentre sur les personnages, il n'en devient que plus touchant, plus efficace aussi.
Tous les interprètes sont éblouissants, certains numéros, telle la danse passionnée entre Varja et l'écrivain Sjalimov, des sommets de dramaturgie.
Emballant vous dis-je.
Je vous souhaite de parvenir à trouver encore des places.
Avant-hier déjà, un 1er novembre, la salle affichait complet.
Et je me battrais d'avoir tant attendu pour découvrir ces anversois.
Ils sont le sang neuf du théâtre comme les compagnies déjà citées ci-dessus.