Traité à la manière cinématographique, dans des décors réussis et très évocateurs de Caroline Mexme ( trois poteaux rappelant le Golgotha, un cyclo dévasté par les explosions, avec de nombreux changements exécutés par les acteurs eux-mêmes ), les scènes se suivent nous menant de la photo de famille dans la salle du domaine, aux tranchées ou au champs de bataille, sans oublier les postes de l'état-major, l' infirmerie manquant de tout, le bordel pour officiers.
Douze comédiens entourent Bérangère d'Autun qui est Gertrud, poigne de fer à la tête du domaine .
Céline Mauge est la douce Mathilde, jeune veuve qui s'éprend du prisonnier allemand venu travailler au domaine, Manuel Olinger est Hector le fils tué au front, Sylvia Bruyant incarne la soeur d'Hector, infirmière héroïque qui mourra gazée, citons encore Marion Champenois la bonne qui se suicidera et son frère jumeau, fusillé pour mutinerie et insubordination joué par Thibault Pinson.
Accompagnés par leurs camarades, tous jouent leur partition avec un bel ensemble.
Généreux et humaniste, ce spectacle a obtenu le label " Centenaire" délivré par la commission centenaire de la Première Guerre Mondiale.
Edifiant, il s' adresse à tous et nous donne l'opportunité de relire " Le voyage au bout de la nuit " de Céline, " Le sang noir " de Louis Guilloux, " La chambre des officiers " de Marc Dugain.