Victimes innocentes trop souvent ignorées, sacrifiées, bafouées,
Coupables trop longtemps nuisibles, libres, impunis,
Aussi tragique que la mort, quoi de pire que le viol d’un enfant,
Autre forme de mort.
Le thème des « Chatouilles », écrit et…dansé par Andrea Bescond.
Voilà des années qu’Alex Métayer s’est « spécialisé » dans un genre souvent réussi, la mise en scène « à transformations », tel « Un monde fou », Molière du meilleur spectacle en 2008, ou « Les 39 Marches » bientôt reprises au Palace en janvier prochain.
Pour « Les Chatouilles » il n’a qu’Andrea Bescond à diriger,
« Un one woman-show » dans lequel la comédienne va interpréter, seule en scène, tous les personnages de cette histoire :
Celle de la petite Odette, impunément violée à répétition par un ami de la famille,
Sauvée de l’autodestruction, du dégoût, du désespoir,
Par sa passion et son talent pour la danse,
Seul recours pour lui permettre de
« S’exprimer »,
Avant de pouvoir enfin « dénoncer ».
Aussi généreux et louable que soit le projet,
On ne peut que déplorer un traitement aussi primaire.
Un style tout droit sorti d’un atelier d’écriture, sans l’ombre d’une finesse, d’une nuance, d’un recul, tout juste au niveau d’un article de magazine féminin,
Une succession de scènes réalistes ou caricaturales, convenues, prévisibles, téléphonées, déjà mille fois vues :
Le cours de danse, la consultation chez la psychanalyste, le tête à tête rêvé avec Nouriev, la fausse interprétation de la directrice d’Atelier de Création Chorégraphique, l’audition pour un show chaud, le dépôt de plainte au Commissariat, et j’en passe,
Les illustrations chorégraphiées diverses et multiples en intermèdes,
Composent un spectacle d’une navrante indigence,
Pas même sauvé par l’engagement sincère, et l’énergie touchante de la comédienne.
Un sujet qui méritait une autre approche,
Un ennui navré ressenti.