Le dessous des cartes
Manipulations, trahisons, ambitions et collusions.
Quatre mots qui suffisent à résumer les comportements des personnages en charge de la campagne d'un candidat aux primaires des présidentielles aux Etats-Unis.
Dès le lever de rideau sont dévoilés les rapports douteux entretenus avec la presse. L' échange d'information contre l'obtention d'un article favorable: tel est le marché conclu par Stephen Bellamy, chargé de la communication, au cours de cette réunion informelle de l'équipe de campagne en présence d'une journaliste influente en quête de scoop.
Jeune loup de la politique, à vingt cinq ans il se sent déjà " vieux". Ayan sacrifié sa vie privée, témoignant d'un pragmatisme confinant au cynisme, ce carriériste aux dents longues compte bien poursuivre sa fulgurante ascension.
Imbu de vanité, grisé par la tentation, il hésitera un moment à trahir son camp face à l'offre flatteuse de l'adversaire venu à sa rencontre pour le " neutraliser".
Manipulateur manipulé, le Rastignac d'aujourd'hui, connaitra une chute aussi brutale que sa fulgurante ascension. Dans un total mépris des sentiments, mu par la soif de revanche, il parviendra à entrainer à sa suite son ancien directeur qui l'a congédié, dévoilant à la presse une aventure sans conséquence avec une stagiaire.
Déchu, rentré dans l'ombre, le coup de grâce viendra du jeune débutant de leur équipe : dédaigné alors, il occupe désormais le poste tant convoité de conseiller auprès du Président après sa victoire inespérée.
Le discours politique qu'il prononce, emprunt de générosité et d'idéalisme, se veut porteur d'espoir pour les plus démunis.
Le contraste n'en est que plus évident, l'antagonisme plus violent.
Coups bas, combinaisons nauséabondes, chantages, en coulisses .
Aboutissement de la grandeur sur scène.
Tel est le prix à payer.
Imprimé par la mise en scène de Ladislas Chollat, découpé au cordeau par les décors sobres et aseptisés d' Emmanuelle Roy complétés par d' excellentes projections illustratives sous les subtils éclairages d'Alban Sauvé, le rythme haletant de cette intrigue dévastatrice est très bien servie par Raphaêl Personnaz, dont le jeu et le physique de jeune loup " colle" parfaitement à son personnage. Il est entouré d'un Thierry Frémont, vieux routard, victime lui aussi du système en dépit de sa loyauté à toute épreuve, et à Francis Lombrail, l'adversaire redoutable sous ses aspects débonnaires.
Impitoyable course au pouvoir et spectacle formidablement efficace.
De la bel ouvrage vous dis-je.
Quatre mots qui suffisent à résumer les comportements des personnages en charge de la campagne d'un candidat aux primaires des présidentielles aux Etats-Unis.
Dès le lever de rideau sont dévoilés les rapports douteux entretenus avec la presse. L' échange d'information contre l'obtention d'un article favorable: tel est le marché conclu par Stephen Bellamy, chargé de la communication, au cours de cette réunion informelle de l'équipe de campagne en présence d'une journaliste influente en quête de scoop.
Jeune loup de la politique, à vingt cinq ans il se sent déjà " vieux". Ayan sacrifié sa vie privée, témoignant d'un pragmatisme confinant au cynisme, ce carriériste aux dents longues compte bien poursuivre sa fulgurante ascension.
Imbu de vanité, grisé par la tentation, il hésitera un moment à trahir son camp face à l'offre flatteuse de l'adversaire venu à sa rencontre pour le " neutraliser".
Manipulateur manipulé, le Rastignac d'aujourd'hui, connaitra une chute aussi brutale que sa fulgurante ascension. Dans un total mépris des sentiments, mu par la soif de revanche, il parviendra à entrainer à sa suite son ancien directeur qui l'a congédié, dévoilant à la presse une aventure sans conséquence avec une stagiaire.
Déchu, rentré dans l'ombre, le coup de grâce viendra du jeune débutant de leur équipe : dédaigné alors, il occupe désormais le poste tant convoité de conseiller auprès du Président après sa victoire inespérée.
Le discours politique qu'il prononce, emprunt de générosité et d'idéalisme, se veut porteur d'espoir pour les plus démunis.
Le contraste n'en est que plus évident, l'antagonisme plus violent.
Coups bas, combinaisons nauséabondes, chantages, en coulisses .
Aboutissement de la grandeur sur scène.
Tel est le prix à payer.
Imprimé par la mise en scène de Ladislas Chollat, découpé au cordeau par les décors sobres et aseptisés d' Emmanuelle Roy complétés par d' excellentes projections illustratives sous les subtils éclairages d'Alban Sauvé, le rythme haletant de cette intrigue dévastatrice est très bien servie par Raphaêl Personnaz, dont le jeu et le physique de jeune loup " colle" parfaitement à son personnage. Il est entouré d'un Thierry Frémont, vieux routard, victime lui aussi du système en dépit de sa loyauté à toute épreuve, et à Francis Lombrail, l'adversaire redoutable sous ses aspects débonnaires.
Impitoyable course au pouvoir et spectacle formidablement efficace.
De la bel ouvrage vous dis-je.
