Celui de la mise en scène de Jacques Lassalle à la Comédie Française avec Thierry Hancisse et Marie Julie Parmentier, inoubliable Agnès ( Lulu de janvier 2012)
Suivi au Théâtre 14 de celle d’Armand Eloi avec une exquise Agnès d’Anne Clotilde Rampon, et un Arnolphe d’anthologie, tour à tour ridicule, haïssable et totalement bouleversant au dénouement qu’incarnait Pierre Santini ( Lulu de janvier 2012).
Totalement déçue par les derniers spectacles de Stéphane Braunschweig, et après avoir tant souffert au Tartuffe de Peter Stein,
Loin d’aborder les innombrables facettes de cette œuvre profonde, dénonciatrice du sort fait aux femmes, de la domination masculine, du grotesque des barbons et des ravages de la passion et de l’éveil du sentiment amoureux,
Cette nouvelle version de l’Ecole des Femmes se focalise résolument sur le sexe :
Violence des pulsions pour Arnolphe,
Etrange perversité chez Agnès.
Suzanne Aubert, jeune femme épanouie et belle, mini short ou courte chemise dévoilant l’épaule,
N’a plus l’âge d’Agnès, moins encore son comportement.
Stéphane Braunschweig la dévoile étendue sur sa couche dans des poses lascives.
Annonciatrice de la célèbre phrase : « Le petit chat est mort »
Dans une première vidéo, ses grands ciseaux tournent dangereusement autour de la tête d’un chaton luciférien.
La force de sa soudaine révolte témoigne de sa maturité.
Seul son talent supplée à son âge dans la scène de l’aveu de ses premiers émois,
Comme dans sa lecture des préceptes de bonne conduite.
Insistant sur le grotesque du personnage, le privant de sa pathétique humanité de la fin,
Le faisant se déplacer immanquablement jambes serrées comme pris d’un besoin pressant,
Et déboutonner, bestial et concupiscent, son pantalon devant Agnès,
Il fait de Claude Duparfait, pédalant au lever de rideau dans une salle de sport,
Engoncé après dans l’inévitable costume gris du cadre moyen,
Un Arnolphe sous l’empire du priapisme et de la pédophilie,
Risible parfois, trépignant toujours, émouvant jamais.
L’Horace de Glenn Maurasse est pitoyable ; comme débité à la mitraillette, pour être moderne,
Son texte en devient inaudible.
Du comique généralement imparable des scènes avec les « gardiens » d’Agnès, Alain, Laurent Caron, et Georgette, Anna Rodriguez, ne composent qu’un couple à la Deschiens tombant dans la caricature, sans relief ni faconde.
Bienvenues cependant :
La lecture de la lettre d’Agnès projetée en vidéo,
Aussi celle de la lecture des principes de l’épouse parfaite.
Une Ecole des Femmes très « orientée »,
Une Ecole des Femmes pour Lulu tronquée.
Une sévérité, car de son Molière « Coiffée, elle se voit frustrée.