«d’Après» Shakespeare: précision lourde de conséquence. On en mesure les dévastations.
Aterrant.
Cette saison au Français, radical changement de registre.
Calamiteuse traduction d’Oliver Cadiot,
Désolante mise en scène de Thomas Ostermeïer,
Consternant jeu des acteurs.
Aspirations bien légitimes, la recherche d’un jeune public, d’un plus large auditoire peut conduire au pire.
Voilà la navrante constatation qui s’impose après cette représentation de la Comédie Française.
Une langue ordinaire, parti pris d’Olivier Cadiot, se voit ponctuée de quelques jurons «contemporains» accompagnés de doigt d’honneur dans la bouche d’ Edmund, Christophe Montenez, (génial en Tartuffe) ici minable jeune paumé au look Punk pour plus de vraisemblance,
Un Kent, fidèle serviteur, distribué à une femme, (d’ actualité toujours) obèse et incompréhensible,
Un Lear, Denys Podalydès, dénué de toute dimension tragique, pas toujours audible,
Un Gloucester, Eric Genovèse, conventionnel à pleurer, un fou du roi, Stéphane Varupenne, ridicule dans ses outrances.
Les dames, Marina Hands, Goneril, et Jennifer Decker, Regan, pantalons de cuir et blouson de soie pour mieux dénoncer, je cite :«L’image millénaire qui représente la femme au pouvoir comme une réalité monstrueuse et contre nature» ne convainquent pas davantage; elles ne maîtrisent guère mieux leur élocution. Un problème devenu récurrent au Français ….
Poésie anéantie,
Souffle étouffé,
Tragique inexistant,
Passions rétrécies,
Personnages amoindris,
D’un «Théâtre Monde»
Ne demeure que petitesse vulgaire.
Inacceptable,
Révoltant.
« Après une Salomé gore,
Un Roi Lear dénué de tragique et de poésie.
« Il y a quelque chose de pourri... »