Les criminels suivront....
"Le partage de midi" de Claudel, dans l'élégante mise en scène de Philippe Adrien, ne m'a pas rendue plus claudelienne.
Les affres de la passion exigent des acteurs "habités". Un souffle qui faisait cruellement défaut au Théâtre de la Tempête.
On se concentre sur le texte.
Impossible de vivre le drame.
"Instants critiques" a suivi.
François Morel n'a pas le véritable talent théâtral de Jérôme Deschamps.
Son spectacle ne dépasse pas le niveau du cabaret. Il séduit le public présent dans la salle.
Malgré l'absence de spontanéité dans ces joutes oratoires demeurées légendaires, on sort cependant convaincu de l'intelligence de Jean-Louis Bory (épatant Olivier Broche) et avec l'envie de découvrir ces films interdits à l'époque comme "Bande à part" de Godard ou "Une belle fille comme toi" de Truffaut.
A Saint Denis "Whistling Psyché" explore "les champs perdus de la féminité", pour citer Sebastian Barry, l'auteur
irlandais.
La puissance de la langue (adaptation Isabelle Famchon) confère toute sa résonance à cette histoire étrange et troublante.
Le docteur Barry et Florence Nightingale ont tous deux consacrés leur vie à soulager les souffrances.
L'infirmière jouit toujours de la célébrité, mais du docteur Barry on a retenu que la révélation de sa féminité travestie.
Réunies ici, dans une rencontre imaginaire, chacune se dévoilera à l'opposé de son apparence extérieure.
Barry est un travesti contraint, elle cache une nature sensible, délicate, maternelle.
Florence Nightingale, pour pouvoir enfin exercer pleinement sa vocation renoncera à toute vie de femme, et combattra les inclinaisons de son coeur.
Formidable jeu de miroirs, de rôles inversés.
Catherine Hiégel est magistrale dans son uniforme à galons.
Juliette Plumecocq-Mech a bien le physique de vieille desséchée.
Mais tous ces rideaux coulissant sans cesse dans la mise en scène de Julie Brochen, bien superflus.