La part autobiographique, comme dans « Poil de carotte « occupe une large place dans ces deux courtes pièces.
Se résignant à un mariage de raison, Jules Renard met fin à sa liaison avec Daniele Davyle, pensionnaire de la Comédie Française. « Le plaisir de rompre « illustre cet épisode.
A la création de la pièce, neuf ans plus tard, par son grand ami Lucien Guitry, l’auteur évoquera encore la nostalgie de cet amour sacrifié.
Le couple du « Pain de ménage » pourrait réunir les mêmes, quelques temps après.
Chacun a refait sa vie. Chacun affirme former le couple idéal avec son conjoint, Chacun s’enorgueillit des qualités de l’autre.
Quand surgit, irrépressible, le besoin de séduire, le désir de reconquête.
Un renoncement résigné conclura cet « intermède « .
Béatrice Agenin et Laurent D’ Olce interprètent les quatre personnages .
Plus sensibles dans « Le plaisir de rompre « ils donnent parfaitement à entendre le ton empreint de douce amertume, non dénué de cruauté, dans le jeu auquel se livrent les deux amants sur le point de renoncer à ces unions de « raison ».
L’ amour vaincu, l’intérêt triomphe.
Légèreté feinte, élégance désabusée.
Ainsi dénoncé, sous une apparente frivolité résonne tout le poids des contraintes sociales.
Jules renard, notre contemporain.
L’écoute de ses textes est un bonheur toujours renouvelé.