Démarche claudicante, campées sur ses petites pattes arrière, et brandissant à bout de bras un panneau nous rappelant l’interdiction d’utiliser les portables durant la représentation.
Au lever de rideau, ciseaux à la main, un grand jeune homme dégingandé, mine inspirée, examine une plante en pot.
De sa démarche dansante, il s’en approche, tourne autour. Audace assumée, il se décide à ne tailler que extrémité de trois feuilles.
Pour débarrasser de ces débris végétaux le sol du plateau décoré de damiers noirs et blancs il s’empare d’un balai sorti d’un placard en fond de scène.
Voilà ce garçon méticuleux confronté à une soudaine multiplication des feuilles qui forment des amas de plus en plus compliqués à ramasser.
Plus dérangeant d’autres incidents, que je ne dévoilerai pas, suivront.
La scène est étonnante, la magie surprenante, sa cocasserie irrésistible.
Puis, magique, la porte du placard découvre soudain la foret.
Une foret sombre de haute futaie. Elle nous rappelle nos contes d’enfance: le «Petit Poucet», ou «Chaperon Rouge».
Redevenu petit garçon, l’égaré y fera d’étranges rencontres surgissant comme par «magie».
Toujours inattendues, des apparitions entre rêve et réalité.
Loup, géant, renard surgissent fugitifs, menaçants, amicaux, protecteurs.
Symbole du temps qui passe,
Les saisons défilent. Des gazouillis d’oiseaux succèdent au tonnerre assourdissant d’orage.
Les jeux d’enfants nous font découvrir une étrange escarpolette aux cordes ensorcelées.
Le bivouac du promeneur solitaire déplaira au géant maussade.
Récalcitrante, la plante en pot deviendra un personnage animé, encombrant, envahissant, bagarreur et joyeux. Un passage bluffant, irrésistiblement comique.
N’oublions pas la présence de la souris, les incursions de Dame Belette, autant de prétextes à d’autres trouvailles inattendues, hilarantes ou répulsives.
Spectacle virtuose, à la fois poétique, comique, et nostalgique
L’imaginaire d’Etienne Saglio enchante petits et grands.
Plaisir largement partagé par Lulu.