L’usure, la jalousie, la présence de l’autre devenue insupportable, la perte des illusions et la peur de la solitude, l’incommunicabilité et le désespoir, le mensonge et l’issue fatale : inévitables suites de la soif d’absolu.
Pour alléger cette sombre, très sombre description des relations du couple, une succession de scène brèves et incisives, entre rêve et réalité,
Alors qu’Elle s’éveille auprès de son amant au lever de rideau comme dans la dernière scène, différemment vécue.
La mise en scène épurée de Thibault Ameline, avec pour unique décor un cube noir, tour à tour lit ou banc, les lumières De Quentin Vouaux qui subliment l’atmosphère, soulignent avec élégance et sobriété l’excellente interprétation des trois comédiens ;
Benjamin Jungers, est Lui, L’homme ébloui aux illusions trahies.
Il a quelque chose de « L’Idiot » dans sa naïve pureté, dans son incapacité à affronter le concret.
Carolina Jurczak, est Elle. Sous ses apparences pulpeuses et douces, se cache la femme indépendante, exigeante, libre, égoïste et dure, sans triompher cependant.
Jeoffrey Bourdenet, est L’Autre.
Séduisant et séducteur, il use de ses charmes avec une belle autorité, une naturelle assurance.
Un trio parfaitement au diapason.
Sans aller jusqu’à tenir, comme certains, l’auteur comme le descendant de Marivaux et Beaumarchais réunis,
La pièce transpose avec pertinence et alacrité ce sujet jamais épuisé,
Dans le monde d’aujourd’hui, la langue d’aujourd’hui, avec des personnages d’aujourd’hui.
Une manière de nous les rendre plus proche.