L'écriture tenue, l'efficace découpage de l'action, soutenue par une excellente" direction "des interprètes ,(je précise qu'il ne s'agissait pas d'un travail abouti), nous faisait véritablement plonger dans le tragique et singulier destin de Maria Callas.
Les malheurs ont jalonné toute son existence d'enfant non désirée et mal aimée, de femme exploitée, d'amante trahie, et de mère avortée.
la fragilité et les blessures de l'adolescente myope complexée par son poids, et femme d'une grande beauté, devenue Diva Absoluta ne guériront jamais.
L'abandon des dieux dans une solitude absolue, l'abandon de son public, la perte de sa voix viendront clore cette destinée hors du commun.
Andréa Ferréol incarne admirablement cette Mère honnie à jamais. Odieuse avec son enfant, détestable jusque dans la misère de sa fin de vie.
Pierre Santini campe un Aristote Onassis prédateur antipathique, mais cependant émouvant quand la fatalité l'atteindra à son tour.
Je regrette qu'ils soient les seuls interprètes véritablement convaincants de cette distribution.
A la Callas il manque cruellement une réelle dimension de tragédienne en dépit de sa beauté et de son élégance .
Jacky Kennedy, pas suffisamment garce, bien que ressenblante et aussi snob que calculatrice.
C'est Raymond Acquaviva ( il joue aussi honnêtement le rôle de Menneghini) qui signe cette mise en scène.
Je regrette qu'il ait cédé à des effets trop faciles.Les propos en sortent affadis, leur portée amoindrie, les personnages réduits à la dimension"people"
J'avais une autre vision de la pièce.
Illustration supplémentaire de l'extrême fragilité des choses.