Marqué par Beckett, Pinter, voire Duras, c’est un écrivain « reconnu du paysage dramatique européen » dixit le programme.
A Paris, seules deux de ses pièces ont été montées jusqu’à présent.
Impossible pour Lulu de ne pas découvrir « La ville » actuellement à l’affiche de La Colline.
Dire que la déception fut à la mesure de l’attente serait un doux euphémisme.
Pour illustrer le délitement de notre société dominée par la déshumanisation, l’incommunicabilité dans les couples, les sourdes menaces des guerres lointaines provocatrices de peurs irraisonnées, ill nous faut endurer :
Deux heures de dialogues aussi verbeux que creux échangés dans un ménage » moyen «
Deux heures de propos d’une navrante banalité réaliste soulignée par une gestuelle appuyée pour leur conférer profondeur et volonté de pédagogie,
Deux heures de jeu d’acteurs figés, dans le couple et outré, pour les personnages intrusifs : la voisine obsédée par la guerre, la petite fille au piano.
Cette écriture prétendument ultra –sensible, supposée nous propulser ( toujours selon le programme ) au cœur de la fragilité des êtres et de la violence du monde, se révèle seulement une stérile masturbation intellecto-diarrhétique.
Le travail du jeune Rémy Barché, le metteur en scène est-il à l’origine de ce fiasco ?
Ni Marion Barché , Clair, épouse faussement compatissante, cédant à ses illusions, ni Alexandre Pallu, Christopher le mari licencié, repoussé et benêt « ravi »ni Louise Dupuis, Jenny la voisine aux peurs hystériques, ni Myrtille Bordier’ la petite fille grimée comme dans un film expressionniste, ne sauvent le texte de l’ennui oppressant.
Impossible de statuer.
Mais la certitude d’avoir assister à l’une de pires soirées de cette rentrée.