Face à la mauvaise foi délibérée de son administration et au mépris manifesté envers le public tout comme envers Lulu, spectatrice de « fonction » toujours attentive à rendre compte des créations marquantes,
Au prix de maints efforts déployés pour pouvoir enfin s’acquitter de sa place au plein tarif,
La voilà naufragée après « La Tempête ».
Engloutie la poésie de Shakespeare,
Anéantie la magie de la pièce,
Noyée l’interprétation des comédiens,
Plus que convenues les scènes comiques,
Superflues les projections vidéos de vagues sonorisées,
Kitsch à souhait les apparitions des déesses démultipliées,
Sans originalité ces verdâtres uniformes d’officiers,
Pis encore, ces pyjamas blancs de malades internés pour Prospero comte de Milan, Michel Vuillermoz, Ariel esprit des airs, Christophe Montenez, et la courte chemise de nuit de Miranda, fille de Prospero, seule charmante Georgia Scalliet.
Destructrice cette « vision cérébrale » de la pièce débutée dans la blancheur aveuglante d’une chambre de « réanimation », où seul résonne le bruit lancinant d’un monitoring.
Effets gratuits, trucs faciles, poses s’accumulent et se suivent,
Vident de sa substance une œuvre magnifique,
Gâche honteusement les talents de la troupe,
Génère un ennui abyssal,
Et dilapide scandaleusement les deniers du contribuable.
Sollicité avec insistance par les sociétaires au prétexte d’un renouveau indispensable à la vénérable Maison, Eric Ruf invite régulièrement des metteurs en scène étrangers à la Comédie Française.
Très attendue, la mise en scène de Robert Carsen dans la scénographie de Radu Boruzescu, les costumes de Petra Reinardt, les vidéos de Will Duke
Inflige au spectateur une des pires désillusions de l’année,
Elue sans plus attendre au LULU DORT.