succès inoxydable Outre-Manche depuis 1952 affichant plus de 27000 représentations,
La Souricière, une des deux pièces écrites par Agatha Christie, championne du suspens,
est à l’affiche de La Pépinière.
Mise en scène par Ladislas Chollat qui renoue avec ses lectures préférées de jeunesse,
adaptée par Pierre Alain Leleu,
l’intrigue policière se déroule en lieu clos : la pension de famille en banlieue londonienne de Mollie et Giles Rafton.
Le temps est à la tempête de neige,
la radio annonce qu’un crime vient de se produire à Londres,
lors de l’arrivée successive des cinq clients qui ont réservé leur chambre.
La galerie de personnages, haute en couleur réunit :
outre le jeune couple d’hôteliers débutants,(Christelle Reboul et Pierre Samuel) un jeune homme farfelu,(Brice Hillairet) une vieille fille acariâtre( Sylviane Goudal) accompagnée d’un major en kilt,( Dominique Daguier) ancien militaire, une étrange femme au style virago affirmé,(Stéphanie Hédin) enfin un voyageur étranger n’ayant qu’une serviette pour tout bagage( Pierre-Alain Leleu)
Un appel téléphonique du commissariat annonçant l’arrivée( à ski) d’un inspecteur( Marc Maurille) pour la protection de ce petit monde menacé par le tueur de Londres enclenchera l’implacable mécanique policière pour démasquer l’assassin.
L’enquête menée par l’ inspecteur Trotter provoquera suspicion, doutes, peurs paniques, dramatique coup de théâtre avec un nouvel assassinat, jusqu’au dénouement demeuré, jusqu’à aujourd’hui, jalousement gardé secret par le public.
Intrigue fort distrayante, mise en scène rondement menée, refrains chantés et dansés pour l’agrémenter, distribution complice, décor (Emmanuelle Roy) et costumes (Jean Daniel Vuilletmoz) d’un kitsch achevé, tous les ingrédients du succès semblent réunis dans ce spectacle de divertissement.
Alors comment expliquer l’impression décevante de théâtre poussiéreux, démodé,
d’humour qui ne passe pas la rampe ?
L’idiome sans doute :
L’anglais, ses sonorités, ses intonations s’accorde à merveille à ces répliques :
En français elles perdent tout leur sel à l’image des situations si typiquement britanniques.
Lulu ne pourra définitivement statuer qu’après avoir assisté à la pièce jouée en version originale.
A l’opposé de « Voyage avec ma Tante » de Graham Green, mis en scène par Nicolas Briançon, autre spectacle traduit de l’anglais, joué dans ce même lieu, aussi enlevé, qu’inventif et délicieusement comique (chronique de janvier 2015 et Lulu d’Or)
Loin d’être convaincante, francisée « La Souricière » ne porte que trop bien son nom.
Je le déplore.