Entre adaptations et création, son nom est actuellement à l’affiche de trois salles parisiennes, et non des moindres.
Ancien théâtre de Guitry, le théâtre Edouard VII aujourd’hui sous la direction de Bernard Murat, demeure un haut lieu du théâtre de boulevard.
Les succès s’y succèdent. La participation de grands comédiens, tel Pierre Arditi, y contribue largement.
Auteur précédemment d’une exquise comédie, « Le Vent dans les peupliers », qui réunissait, inoubliable trio de militaires à la retraite, Jacques Sereys, George Wilson, et Maurice Chevit, et dont on conserve un souvenir amusé,
Gérald Sibleyras vient de signer « La récompense » programmée et mise en scène par Bernard Murat en son théâtre.
L’idée de départ ne manque pas de sel : un professeur d’histoire se voit attribuer un prix prestigieux pour l’ensemble de son travail.
Contre toute attente, la nouvelle l’accable, la peur le paralyse, l’angoisse l’étreint : la mort a frappé, sans exception, tous les précédents lauréats.
Pour lui, plus de répit.
Terrifié par cette perspective, sa vie va se voir encore compliquée par un imbroglio amoureux qui le tétanise : l’idée que son frère ne découvre la fugace et lointaine liaison survenue entre lui et sa belle-sœur bien des années auparavant.
Rien à reprocher à Daniel Russo que l’on retrouve avec bonheur dans ce personnage qui pourrait être allénien.
Ses partenaires, Lionel Abelanski, Anne Jacquemin, Alysson Paradis, et Alice Dessuant, complètent honnêtement la distribution.
Mais construite sans véritable fil conducteur, les scènes se juxtaposent, formant davantage une succession de sketches pour faire « s’esclaffer » à tout prix un public en attente.
Mécanique de base du genre, nerf de la guerre au boulevard, la pièce manque de ressort.
Le burlesque, la dérision, la légèreté, ne parviennent pas à rythmer ce texte.
On a connu Gérald Sibleyras beaucoup mieux inspiré avec « le Vent Dans Les Peupliers »
On aurait sincèrement préféré retrouver plaisir comparable.
Le Surmenage, peut-être ?