Théâtre futuriste?
Nouvelle avant-garde?
Peu importe.
Théâtre fascinant, subjuguant.
Théâtre singulier, inventif, surprenant.
Voilà résumées les impressions dégagées par le spectacle "phénoménal" de Guillaume Vincent.
Oui, un phénomène théâtral.
Un phénomène français.
35 ans, metteur en scène devenu auteur, monté en Avignon, consacré à Paris par la Colline et les Bouffes du Nord.
J'applaudis.
Un fil conducteur dans la pièce?
Pas vraiment. Plutôt un étonnant télescopage de courtes scènes théâtrales, toutes d'anthologie, comme une suite d'instantanés de ces moments de crise aigüe, traversée par des personnages pris sur le vif, saisissants d'authenticité.
La même chambre de palace décati est l'unique lieu de l'action (magnifique décor de James Brandily).
Comédiens époustouflants (Francesco Calabrese, Emilie Incerti Formentini, Florence Janas, Paulline Lorillard, Nicolas Maury et Susann Vogel), diversité des situations, fausse banalité des répliques pourtant percutantes (tour à tour en anglais, russe, italien et français), utilisation incroyable du son et de la lumière font jaillir sur scène cette alchimie aussi rare qu'éblouissante des très grands moments de théâtre.
Véritable novateur, Guillaume Vincent sait nous entraîner sur des sentiers inconnus.
On en ressort fossoyeur de tout un théâtre dépassé, admiratif face à la découverte.