Un couple dont le jugement de divorce doit être prononcé le lendemain, s’y retrouve pour la première fois depuis trois ans.
Tout commence sur un banal échange pour le partage des meubles.
De ces contingences ordinaires, contrairement à l’annonce d’une vie nouvelle pour chacun,
Emergeront doucement, insidieusement, feutrées toujours, l’aveu des sentiments de passion les plus violents que puissent ressentir un cœur humain.
Transposées dans le monde d’aujourd’hui, la pièce de Marguerite Duras a percé jusqu’au plus profond les méandres de l’amour, toutes les souffrances et les attentes d’une passion dévastatrice.
A leur insu, supposée à jamais éteinte, sa force indestructible finira d’en consumer les protagonistes.
Un parcours tortueux,
Sans issue ni échappatoire.
Un tragique dont la flamboyance dévore.
Moustaches tombantes, silhouette massive, un peu voutée, comme résigné, Grégory Gadebois laisse sourdre progressivement, doucement, sur un ton feutré, comme dans un murmure, la révélation d’un amour inextinguible.
Face à « Lui » plus jeune, sourire éblouissant, allure décidée, affichant résolution et combativité,
Stéphane Caillard se découvrira plus tardivement, de façon plus inattendue, non moins intense pour autant.
Dénuée de tout effet gratuit, la mise en scène de Jacques Weber laisse pleinement entendre le texte, s’exprimer deux acteurs magnifiques de justesse, de profondeur et de retenue.
Le feu couve dans cette pièce de Marguerite Duras,
Les retours de flamme consument,
Le désespoir pointe sous la beauté de l’amour.
Oh éblouissements de la première heure à jamais disparus,
Vaines recherches de l’étreinte enchanteresse.
Paradis à jamais perdu.
Beau comme une tragédie classique,
La Musica Deuxième transporte, bouleverse.
Du très grand théâtre français.