Imaginez des décors miniatures extrêmement soignés, peuplés de figurines en plastique.
Imaginez un joli train électrique qui tourne sur ses rails en dégageant une épaisse fumée.
Imaginez la voix off d'un narrateur vous racontant les amours d'une femme "ordinaire".
Imaginez enfin toute une chorégraphie de doigts seuls, ou de deux mains personnifiant les protagonistes pour illustrer, en ballets successifs, toutes les étapes de cette existence.
Et imaginez le tout filmé en direct et projeté sur grand écran, cela vous donnera " Kiss and Cry".
Travail d'ensemble follement exigeant.Précision d'enthomologiste.Minutie de maniaque.Synchronisation sans faille.
Virtuosité technique, certes.
Inventivité chorégraphique, incontestablement.
Un chef d'oeuvre à découvrir alors ?
Pas vraiment.
Cette collaboration inédite entre cinéma et "danse", toute cette diversité réunie en un ensemble impeccable, cet "exploit" visuel, plastique, et technique nous laisse un arrière goût de regrettable vacuité.
Trop d'interrogations métaphysiques de comptoir, trop de prétentions intellectuelles, de réflexions simplistes sur le devenir, la perte ou l'oubli jalonnent le texte qui revient toujours "expliciter" chaque séquence du spectacle.
Le travail de la chorégraphe Michèle- Anne de Mey et du cinéaste Jaco Van Dormael révèle une recherche à la fois subtile et poétique.L 'intérêt suscité est réel. Subrepticement, s'y joint l'ennui.
L'ovni tant attendu déçoit.
L'animal hybride se révèle bancal.