La réouverture du théâtre de Poche fait grand bruit.
La pièce de Minyana suffirait à le justifier.
Imaginez-vous installés à merveille dans cette jolie salle tout juste rénovée.
Imaginez maintenant que vous allez y entendre, pendant une heure quinze, un véritable inventaire à la Prévert, non pas d'objets, mais de séquences de vie de trois personnages féminins.
Participantes d'un jeu concours pour une émission radiophonique (stupide, genre télé- réalité) chaque candidate se présente munie de son "objet-symbole" de sa vie.
Au signal de l'animateur la règle du jeu les contraint à raconter le maximum d'évènements vécus dans un temps donné.
Et les voilà lancées:
Edith Scob tenant une cuvette
Judith Magre et son lampadaire
Florence Giorgetti revêtue de sa robette "1954".
Avec leurs tempéraments totalement différents, toutes trois sont d'une incroyable drôlerie.
Edith Scob (Jacqueline) munie de sa cuvette universelle et fidèle réceptacle de sa maladie, ses plantations ou encore d'ustensiles divers, nous conte avec une naïveté désarmante une existence pourtant très mouvementée.
Florence Giorgetti (Angèle) vêtue de ses atours datés, grande coquette en toute circonstance, est une éternelle sentimentale, toujours éblouie par ses aventures.
Judith Magre (Barbara), tempérament de feu et d'airain, nous confie avec autorité sa solitude d'aujourd'hui comme ses habitudes extravagantes d'hier et ses tumultueuses liaisons amoureuses.
Cette succession d'histoires sans aucun lien commun, d'épisodes incongrus, de descriptions surréalistes, de situations cocasses, composent cette partition d'un comique jaillissant.
La pièce a retrouvé ses interprètes de la création, leur plaisir est évident, le nôtre total.