Un récit insoutenable des horreurs perpétrées par un jeune S.S. ayant atteint au nadir de la barbarie en participant à l’incendie volontaire d’une maison où avait été poussée et enfermée toute la population juive d’une ville récemment occupée.
Gravement blessé, mourant, torturé par la culpabilité, le jeune S.S. espère obtenir le pardon de ses abominations criminelles en les contant à un juif.
Prisonnier dans un camp où il côtoie la mort, les coups la violence au quotidien,
Simon Wiesenthal sera le témoin contraint de cette horrifique confession.
A cette écoute obligée, il opposera son mutisme.
Le blessé mourra le lendemain, Simon Wiesenthal sera déporté jusqu’aux camps d’extermination, fera la marche de la mort, survivra par miracle à toutes ces souffrances et à la disparition de sa famille.
Devenu «chasseur de nazis» après guerre, la question du pardon n’a jamais cessé de le hanter.
Problème obsédant, magnifiquement évoquée dans « Fleurs de Soleil », référence au tournesol planté sur chacune des tombes de soldats allemands, alors que, privés de toute sépulture, roulaient empilés dans la fosse commune ou brûlaient dans les fours crématoires les corps des juifs morts.
Un questionnement, sans fin que poursuit l’auteur jusqu’à la veille de sa mort en 2005.
En 2004, une deuxième édition du livre paraît augmentée de la participation de douze éminentes personnalités auxquelles Simon Wiesenthal s’est adressé. Chacune exprime sa définition du pardon. Toutes diffèrent, s’opposent, divergent.
Face à Thierry Lhermitte, voix incolore, morne et terne, cette version choisie par Steve Suissa agrémente pompeusement ce récit dont la densité et la sobriété se suffit à elle-même.
Telles des figures tutélaires, sur un écran incliné suspendu au-dessus du plateau nu, se dessinent, sous différents éclairages, les portraits de chacun des intervenants.
Pareils aux sermons emphatiques à destination de brebis égarées, ces interventions surgissant des limbes, brisent toute émotion, rompent la force du récit, anéantissent définitivement l’insipide interprétation, la pâle figure de Thierry Lhermitte.
Gâchis lamentable, ces considérations assenées séduisent un public flatté et heureux de se sentir grandi et, dispensé de toute réflexion personnelle.
On se réconforte en pensant à Stéphane Freiss. Sa «La Promesse de l’Aube» a su nous transmettre d’autres bouleversantes émotions, et avec quelle subtile sensibilité ;