Romina Paula , découverte en France au cours du Festival d'Automne , en janvier 2011, avait reçu un "Lulu d'Or" pour "El tiempo todo entero" ..
Nombreux étaient les spectateurs qui regrettaient de n'avoir pu assister à sa pièce si singulière, troublante et émouvante, écrite d'après "La Ménagerie de Verre" de Tennesse William, et admirablement jouée par sa compagnie "El Silencio".(chronique du 3 janvier 2012).
Après presque deux années d'absence, son retour cette saison toujours pour le Festival d'Automne, était un événement à ne pas manquer, nos billets réservées depuis l'été.
Hier, l'impatience de ces "retrouvailles" ont vite céder la place à un incommensurable ennui, à une profonde déception, voire une incrédulité à l'écoute de ce nouvel opus aussi verbeux que fumeux , sans relief ni épaisseur, bavardage narcissique, logorrhée complaisante échangée entre quatre personnages.
Il s'agit dans cet opus de traiter du problème de l'évocation: évocation de la Mère disparue, dont les enfants, adultes , semblent aussi marqués que perturbés par le souvenir de cette femme , contrainte au travestissement, pour entrer à l'université . Face à eux, un cinéaste et sa jeune comédienne, l'interprète de ce personnage "parente" d'une Georges Sand ou Flora Tristan .
Non sans rappeler les mauvais dialogues de certains mauvais films psychologiques américains style "Actor-Studio", en des phrases creuses et redondantes, dans une mise en scène statique, sans jamais une once de "distanciation", sans rien de ce charme si argentin, la pièce s'étire indéfiniment, sur le registre des rôles inversés.
Le talent des comédiens n'y fait rien.
Toujours difficile d'être déçu par ce qu'on aime
Qu'est-il donc arrivé à Romina Paula
L'incompréhension le dispute au ressentiment.