De sa voix magnifique, retentissante s'il le faut, plus posée sinon, mais toujours impeccablement audible, il passe d'un sketch à l'autre avec un naturel fascinant.
Gouailleur ou imperturbable et sérieux, facétieux ou colérique, sa proximité avec Devos est évidente. Son comique en ressort à la fois inattendu voire amplifié, j'irai jusqu'à dire dépoussiéré sans l'ombre d'une trahison.
Sur scène, entre le piano et le pianiste souffre douleur, sa petite table de magicien et sa chaise, Jean-Claude Dreyfus évolue nous gratifiant de quelques jolis tours de magie souvent ratés et de quelques gracieux entrechats entre les sketchs.
Ces textes, tous choisis avec beaucoup d'intelligence, sont pour certains bien connus: tels le mille feuilles, le dernier soupir, le poussin rôti. D'autres, souvent oubliés, se révèlent tout aussi percutants et délirants: "Le chien baiser" est un chef d'oeuvre du genre, osé, licencieux, fou, hilarant à souhait.
Portés pendant un peu plus d'une heure par cette absurde poétique non dénuée de profondeur, on ressort de la salle rafraîchi, comme d'un bain de jouvence légèrement poivré.
Vivifiant et comique, comment résister au charme de la rencontre de ces deux monstres sacrés.