Absent le nom de Molière.
Seul y figure celui d'Arnaud Denis.
Jeune talent , sa mise en scène de " l' Ecole des Femmes" avec Jean-Laurent Cochet avait rencontré un succès pleinement justifié auquel je m'associais sans réserve.
Puis à la rentrée, dans ces mêmes colonnes, j'ai salué son intense et déchirante interprétation d' " Alceste", mis en scène par Michèle André.
Son "Don Juan" provoque mon ire.
Le "Méchant homme" se contente dans les premiers actes à se laisser mollement aller à ses penchants.
Disciplinés, nous l'écoutons d'abord.
Si physiquement, sa haute taille lui confère la supériorité sur tous les protagonistes, de morgue, point.
Dès la scène de la foret, face au pauvre, c'est en hurlant littéralement qu'il déclare son amour de l'humanité !
Viennent ensuite tout un fatras mystico- fantasmatique, apparitions spectrales, souper tirant sur la partie fine et viol obligé au moment de sa fausse conversion. Comme un regret de Tartuffe, une confusion, soulignée par force relents d'encens , fumerolles diverses, et chants d'église en prime.
Passons sur la scène du Commandeur, géant masque stalinien d'où s'échappe la voix déformée et incompréhensible de Michaël Lonsdale comme sur "l'apparition" de Dona Elvire, voix séraphique et longue chemise virginale.
S''impose alors l'ennui.
Un échec pour Arnaud Denis.
Un comble pour Molière.