Thomas Bernhard imprécateur : "Extinction" avec Serge Merlin ( 2010 ).
Thomas Bernhard "facétieux": "Le naufragé" avec Armel Veilhan (2012).
Pour la première fois voilà Thomas Bernhard attachant .
Certes, l'écorché vif se livre toujours à ses exercices de détestation.
"Réfugié" dans son fauteuil à oreillette, dans la pénombre de son appartement, il nous livre ses réflexions impitoyables, comme sur le ton de la confidence.
Claude Duparfait , jeu intériorisé tout en retenue et subtilité, confère une rare présence à son personnage.
Vienne, ses anciens amis, lui-même aussi, rien ni personne n'échappe à l'ire de notre "Atrabilaire".
Seule le personnage de Joana, authentique artiste tout juste enterrée après son suicide, est épargnée dans ce terrible tableau d'une société entièrement pervertie.
Servant de "détonateur" à la vindicte de l'auteur, un diner artistique organisé par d'anciens amis retrouvés après vingt années de séparation voulues par l'écrivain comme une échappatoire.
Déchainement de haine glaçante, règlement de compte assassin , s'abattront aussi, au cours de cette soirée , sur l'observateur-imprécateur. A son tour d' entendre une cruelle vérité, assénée par chacun des convives présents.
Réquisitoire sans appel, situation sans issue trouveront contre toute attente une fin bouleversante.
Dans un apaisement retrouvé par tous avec une douce résignation.
Et pour Thomas Bernhard l'Ecriture comme seul et unique recours de survie.